Je l'attendais depuis longtemps ce vol ! Il a déjà été reporté une fois à cause de la météo. Je parle bien sûr du vol de mise en garde que la FFA offre à tout jeune breveté. Le cap 10 F-GRRA est donc arrivé de Grenoble St Geoirs ce samedi, avec à son bord Paul Bomel, le représentant de la fédération dans la région Sud-Est. C'est lui qui va assurer 12 (!) vols de haute voltige dans la journée, au dessus de Bron.
J'ai été le deuxième de la journée à monter à bord de ce Cap10c, un avion de l'armée rétrofité avec des ailes carbone. J'ai eu un peu d'appréhension au moment de monter, car le précédent élève était revenu de son vol disons... un peu palot.
Dans un avion de voltige, on prend quelques précautions : premièrement, on se débarrasse de tout objet dans les poches (clés, veste, portables). Deuxièmement, on enfile un parachute de secours, que l'on harnache très très fort, qui sert en cas de problème en vol (gloups). Tertio, on rentre dans l'avion sans s'appuyer nul part sur la verrière, car celle-ci est très fragile car éjectable. Enfin, on s'assoie dans l'avion et on s'attache une nouvelle fois très très fort au siège).
Paul ne perd pas de temps pour démarrer l'avion, équipé d'un moteur injection de 180 ch. Avec Paul, il faut le laisser tout faire :
- Moi: "Je vous laisse les commandes au roulage ?"
- Paul B.:" y'a intérêt, je voudrais pas que tu me foutes l'avion en pylône, le Cap est un avion très fourbe"
- Moi: " Bon, Ok "
En fait, il m'a quand même laissé m'initier au roulage de cet avion à train classique, manche au ventre, que l'on guide avec les palonniers.
- Paul : "10h10, pas plus !"
Au début, je ne comprenais pas, mais j'ai compris plus tard qu'il me parlait de l'amplitude des palonniers pour guider l'avion. Nous nous alignons en 34, Paul met les gaz et ... on sent de suite la cavalerie qui déboule. Mon FI d'un jour met l'avion en ligne de vol, et nous décollons. A présent je prends les commandes, pour monter à 5000ft verticale LFLY. Je m'applique pour garder les 160km/h demandés par mon FI.
Puis les choses marantes commencent : tout d'abord, Paul réalise la manœuvre de l'ascenseur pour vérifier si je suis bien harnaché. Cela consiste simplement à une trajectoire verticale ascendante, puis descendante : c'est bon, je suis calé dans ce qui me sert de siège.
Ensuite, petites manoeuvres tranquilles : décrochage, virages à 60° à droite et à gauche (j'ai même eu les félicitations du jury !). S'en suivent des mises en vrille à droite, puis à gauche. En fait, Paul semblait vouloir me surprendre par cette manoeuvre, mais ce ne fut pas le cas car j'en avais fait quelques unes pendant ma formation sur C152 (certifié pour vriller !).
Après, les choses vraiment très sérieuses ont commencé. C'est Paul qui a repris les commandes pour me montrer tout un tas de manœuvres de voltige : tonneau, vol dos, boucle et renversement. Ce sont des manoeuvres de base en voltige, mais c'était déjà bien assez impressionnant pour moi. Entre chaque figure, Paul me demandait : "ça va ?" et moi "oui oui, ça va".
J'ai repris les commandes pour intégrer le tour de piste, et Paul a repris la main en courte finale. A l'arrêt de l'avion, l'accéléromètre électronique indiquait -1.2 +3.7g. Bon, l'avion est certifié pour prendre des châtaignes bien plus violentes. Mais bon, comme toujours dans une nouvelle expérience aéronautique, ce fut 27 minutes de pur bonheur.
Aurélien