Ces Jeunes Ailes, quelle équipe dynamique ! Et quelle motivation ! Le week-end dernier, c'était un week-end en Corse qui était organisé... et je n'ai pu m'empêcher d'y participer. Imaginez : une superbe nav pour descendre dans le sud de la France, suivie d'une traversée maritime magnifique et pour conclure, un splendide transit côtier le long de l'île de beauté... Et le pire dans tout ça, c'est qu'on est servi à l'aller ET au retour).
Nous étions 3 avions et 9 Jeunes Ailes (dont 1 instructeur) à participer à cette sortie. Notre parc avion n'était constitué que de DR400 (comme quoi, la cagette préférée des français a encore de beaux jours devant elle) : le premier venait de Paris mais s'est 'arrêté sur Lyon, le second provenait de St Jean-En-Royans et le troisième arrivait tout droit de Macon.
Dans les hautes sphères de l'association JA, il a été décidé de faire une première halte à Cannes à l'aller comme au retour, ceci afin de pouvoir récupérer Laurent, un niçois, participant au voyage. Cette étape serait également l'occasion idéale d'effectuer un dernier briefing sur l'utilisation des gilets de sauvetages et sur pilotage maritime (un première pour presque tous les participants).
1 semaine avant le jour J, je me suis mis à étudier la nav, non pas que la partie jusqu'à Cannes soit très compliquée, mais c'est surtout la fameuse traversée maritime qui était dans les esprits de tous : en quoi consiste t'elle ? Est-ce difficile ? A force de potasser les cartes VAC, IGN 1/500 000e et autre guide VFR, j'ai pu apprendre (on apprend tous les jours en aéronautique, ndlr) que cette traversée devait se faire en permanence avec un contact radio (en l'occurrence les SIV de Nice puis de Bastia) mais surtout, qu'il fallait suivre une trajectoire publiée avec tout un tas de points de reports virtuels (les fameux LERMA, MERLU, OMARD et LONSU).
Vendredi 27 Juin : tout le monde surveille la météo depuis une semaine. Le week-end s'annoncait prometteur : une superbe météo était annoncée ; cela a permis au moral d'être également au beau fixe. Le voyage est confirmé.
Samedi, 7h00 du matin : j'arrive à Lyon-Bron pour prendre une dernière météo et les notams du jour. Je serai dans l'avion de Julien (le président des JA) pour (presque) tout le parcours. Avec Julien, nous avons décidé de nous répartir les rôles : le mien sera d'assurer la navigation et, bien que l'avion ne provienne pas de mon club, il me laissera un peu piloter en place droite aussi. Sur le tarmac de Lyon, la première difficulté de ce voyage a été de faire rentrer les bagages de 4 personnes (tentes, sacs de couchages, valises, cartes, matériel vidéo) dans le beau DR400-180 parisien : pas de chance pour le cerf-volant que je m'étais fait une joie d'apporter, il ne restait pas assez de place pour lui.
Nous avons décollé à 8h00 de LFLY avec un cap au plus direct sur Cannes : nous avons traversé les Alpes Isèroises (le Vercors) ainsi que les Alpes de Haute Provence. Nous sommes passés non loin de Grenoble, Mens et Gap, tout cela au FL95. Cette traversée fut absolument magnifique : nous avons sauté de crêtes en crêtes, avons vogué de stations (de skis) en stations (de skis), avons aperçu de nombreux lacs de montagne (dont le fameux lac de Serre-Ponçon avec son célèbre barrage). Pendant cette branche, la température extérieure commençait déjà sérieusement à réchauffer l'avion. Chloé, à l'arrière de l'avion, nous a alors attrapé la bouteille d'eau dans mon sac, la tendu à notre pilote émérite, celui-ci l'a ouvert et pccchhhhhhhhh !!!! Ahhh quel boulet ! J'avais amené une bouteille d'eau pétillante pour le trajet, et à l'ouverture de celle-ci au FL95, nous avons eu droit à un magnifique geyser à bord : Julien, notre pilote, était complètement trempé ! Heureusement, plus de peur que de mal : cet incident nous a bien rafraîchi et nous avons rapidement rigolé de ce petit imprévu.
A l'arrivée sur Cannes, c'est à partir de cet instant que le sport a commencé : il a fallu se frayer un chemin parmi tous les jets d'affaire qui déboulaient à un rythme très éffréné. Sur la fréquence de Cannes, les contrôleurs ne savaient plus où donner de la tête. En finale 17, nous avons même dû remettre les gaz - sur ordre du contrôle - pour un nouveau tour de piste (un jet déboulait derrière nous). J'ai alors conseillé à Julien de faire une arrivée rapide jusqu'en courte finale, car sinon je nous voyais déjà effectuer d'autres tours de manège avant de nous poser. Cette stratégie a été payante. Nous voilà à terre, il est 10h du matin.
Nous avons attendu les deux autres avions Jeunes Ailes. Ils sont arrivés bien après nous (ils se sont perdus paraît-il ...). Une fois tout le monde posé, il a encore fallu attendre les navettes qui ont transporté certains d'entre nous au terminal (afin d'éviter de traverser à pied l'une des pistes de Cannes). Au terminal, nous avons commençé par déposer un plan de vol, puis nous avons payé les taxes, nous avons fait un dernier briefing gilets de sauvetage et enfin, nous avons discuté une dernière fois de la traversée qui nous attendait (nav et briefing VSV).
La traversée s'est merveilleusement passée. Dès le départ de Cannes, nous avons du nous reporter de points de report en points de report : d'abord ceux de la CTR de Cannes qu'il fallait trouver (heureusement ces points étaient faciles car bien remarquables sur le continent), ensuite ce fut les points virtuels situés en pleine mer qu'il fallait « trouver ». Heureusement, les points OMARD, MERLU, LONSU et LERMA ont le bon goût de se situer à l'intersection de deux VOR. Sauf que dans notre avion, nous ne possédions qu'un seul VOR, lent, très très lent du ciboulot ;-) : j'avoue donc que mon GPS nous a bien été utile sur cette partie du trajet.
La partie la plus délicate dans la traversée maritime fut d'appliquer les leçons du vol sans visibilité, car par une si belle journée, la mer se confond généralement avec le ciel bleu : il est dès-lors très difficile d'avoir une référence visuelle avec l'horizon.
Cette traversée a duré 50min. L'arrivée sur la Corse fut un véritable moment d'émerveillement : la première chose que l'on a pu apercevoir de l'île fut ses montagnes (un régal pour moi qui suit savoyard). Hélas, la visi n'était pas tip top, et une légère brume venait perturber nos photos.
Nous sommes arrivés à Propriano à 13h environ, sans encombre : le transit côtier pour arriver jusqu'au terrain n'avait rien de difficile, sinon traverser la zone contrôlée d'Ajaccio pour laquelle il fallait passer (encore) de nombreux points de report (mais heureusement facilement identifiables).
Une fois les équipages tous bien arrivés à Propriano, notre première occupation fut d'aller à la plage, afin de pique-niquer (car nous n'avions toujours pas mangé !) mais surtout, pour aller s'y baigner ! Car, sans mentir, il devait bien faire 35°C dans cette partie de l'île. La plage était heureusement située en bout de piste ; c'est donc à pied que nous nous y sommes rendus (malgré les 1600m de piste qui nous a valu bien 20 minutes de marche sous un vrai soleil de plomb). Nous nous sommes baignés jusqu'à 17h environ : l'eau avait une température idéale et nous pouvions jouer avec les beaux rouleaux de mer qui venaient se jeter sur la plage.
Nous avons ensuite appelé un (drôle) de taxi pour nous transporter jusqu'à notre camping : notre chauffeur corse (Lucien) s'est révélé être un véritable numéro qui n'a pas manqué de nous distraire pendant tout le trajet (+ ou - apprécié par certain(e)s d'entre nous). Autre chose aussi : j'ai remarqué que ce taxi n'avait ni compteur, ni enseigne lumineuse sur le toit de son taxi .... Vous avez dit bizarre ? Comme c'est bizarre !
Arrivés au camping, il a fallu monter nos tentes : j'avais avec moi un tente ultra légère d'une seule place, que j'utilise régulièrement en randonnée. La forme de celle-ci m'a valu quelques moqueries de la part des autres Jeunes Ailes, qui trouvaient qu'elle ressemblait plus à un « cercueil » qu'à autre chose. C'est pourquoi ils ont continué à me taquiner en ajoutant un croix dessus. On a bien rigolé. Ensuite, nous sommes retournés nous baigner, mais dans la piscine du camping cette fois. C'était une très belle piscine, du haut de laquelle nous avions une magnifique vue sur Propriano et son Golf. A la tombée de la nuit, nous nous sommes offerts une pizza au restaurant du camping en n'oubliant pas de fêter, au moment du dessert, l'anniversaire de Toto (une grande personnalité chez les Jeunes Ailes !).
Après cette sympathique soirée, nombre d'entre nous n'attendaient plus qu'à aller se reposer après cette journée bien remplie, mais cela a été sans compter sur quelques éléments perturbateurs du groupe qui en avaient décidé autrement ! Pour nous venger, c'est nous, au petit matin, qui avons décidé de prendre notre revanche (et celle-ci fut terrible) !
Une fois tout ce beau monde réveillé (non sans mal) et les tentes repliées, nous avons décidé de retourner à l'aérodrome et d'aller faire un petit vol local jusqu'à la pointe sud de la Corse, pour aller voir notamment le très touristique village de Bonifacio (perché sur une falaise). Ensuite, l'avion de Phantom (notre FI) est allé faire un tour autour de l'ile de Cavallo (l'île des milliardaires) tandis que nous, dans l'avion présidentiel, nous sommes allés faire un tour du côté de la ville de Porto-Vecchio. L'avion présidentiel a d'ailleurs profité de ce vol local pour faire un peu de patrouille avec l'un des avions du groupe (l'avion de Pym's).
Dimanche midi, nous nous sommes attablés au restaurant de l'aérodrome de Proprianio. Nous étions tellement bien sous le soleil que nous avons retardé le plus possible notre retour sur le continent en allant une dernière fois nous baigner à la plage.
Le retour fut le même qu'à l'aller : décollage de Propriano, transit côté le long de la façade Ouest de l'île de beauté, transit maritime puis arrêt à Cannes (une nouvelle fois de s'intégrer entre les jets dans cet aéroport !). Pendant ce trajet, nous avons pu constater que quelques nuages commençaient à bourgeonner sur la mer et, plus regrettable, sur le continent. Après avoir payé la taxe à Cannes, refuelé et après nous être re-répartis dans les avions, chaque tagazou est rentré chez lui, non sans mal. En effet, la couche de nuage (de gros Cumulus bien bourgeonnant) nous a obligé à monter jusqu'au niveau 105 pour les survoler et, même aussi haut, il fallait quand même zigzaguer pour les contourner.
L'avion présidentiel est arrivé sans encombre vers 21h à Lyon. Olivier (un autre Jeune Aile qui n'a pu venir au week-end Corse) nous attendait à la tour de contrôle en suivant tout notre retour au radar. Celui-ci n'a pas manqué de nous chambrer en nous voyant zigzaguer sur l'écran ;-).
Pour conclure cet article, voici un petit bilan chiffré de ce week-end :
- 9 jeunes ailes
- 3 avions
- 1 passion commune
- 7h de vol par avion (en moyenne)
- 800nm parcourus
- 1 île magnifique
- 33°C en moyenne
- 2 repas au restaurant
- 1 taxi très excentrique
- des heures de baignade
- des heures d'amusement
- une montagne d'amitié
Comme il est de tradition, je tiens vraiment à remercier tout le monde pour la bonne humeur tout au long de ce beau week-end : Vincent (Billou'te), Pierre-Yves (Pym's), Julien (Juju), Thomas (Toto), ML, André (Phantom, notre FI), Laurent (ULM_LFLM) et Chloé. Une mention spéciale à André, notre instructeur, pour toute l'organisation de ce week-end inoubliable.
Aurélien