Nous sommes à peine sortis de notre matinée Jeunes-Ailes (la visite de l'aéroport de St Exupery suivie d'un ch'ti résto) qu'Olivier me propose déjà de poursuivre la journée par un vol. J'accepte bien évidemment et, ni une ni deux, nous filons chercher à la tour Jean-Luc (alias "boulet"), contrôleur à Bron, et venant tout juste de finir son service.
Notre avion du jour sera Le FX, le Cessna 172 du club que Jean-Luc, également pilote au Grand Lyon, n'a encore jamais testé (même comme pax). En nous y mettant à 3, l'avion est sorti rapidement du hangar, tracté à vitesse grand V aux pompes, refuellé en moins de deux, et la prévol effectuée par 3 paires d'yeux avertis. C'est bon, nous pouvons décoller.
Notre commandant de bord émérite a décidé d'aller faire un tour à l'Alpe d'Huez, ce qui pour moi est une toute nouvelle destination. La station de ski de l'Alpe d'Huez se situe dans une grande vallée accessible sans difficulté, et qui plus est nous voyagerons très haut et la météo est aujourd'hui favorable.
Nous décollons vers 16h, cap vers les montagnes ! Il fait frais dehors, l'avion monte bien et c'est un véritable plaisir de piloter. Le Cessna a tout juste ses roues en l'air que nous demandons déjà l'autorisation de monter au Niveau 95. Car, avec Jean-Luc à la radio, la phraséo est rapide, précise, efficace. Déjà, il suffit de tourner la tête pour voir un Mont-Blanc d'une blancheur immaculée. Moi, pour qui tous les gènes sont d'origine savoyarde, je suis toujours ému devant un tel spectacle.
Nous passons verticale l'aéroport de Grenoble St Geoirs. De là, le lac de Paladru se laisse apercevoir dans toute sa longueur, puis nous continuons pour atteindre la ville de Voiron (là où les moines chartreux font leur célèbre liqueur qui, dit-on, est la plus mystérieuse du monde...). S'enchaîne ensuite Grenoble où nous pouvons y repérer facilement le fameux accélérateur de particules (ou Synchrotron, clin d'oeil à ma profession). Nous approchons rapidement de la station de ski de Chamrousse : nous avons pu constater de visu que les massifs étaient bien enneigés, mais qu'un peu de neige supplémentaire ne serait pas superflue.
Enthousiastes au début, nous commençons à nous engouffrer dans la vallée. Malheureusement, en cette fin de journée, la brise de pente commence à se faire sentir et nous sommes la proie à de sévères turbulences qui n'augurent rien de bon pour la suite : la décision est prise, il est inutile de luter, nous allons faire demi-tour. Comme on dit : "Prudence est mère de sûreté".
Notre retour à Bron a été grandement facilité par un vent favorable d'altitude, qui a poussé notre vaillant Cessna à des vitesses à la limite du réel (pour une telle bétaillère) : 150 kt, soit près de 280 km/h ! A ce rythme, autant dire que le retour s'est exécuté en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Toujours en contact avec la TMA de Lyon, nous sommes autorisés à survoler l'aéroport de St Exupery où nous étions le matin même, puis sommes "cleared" pour rentrer sur Bron. La nuit aéronautique n'étant pas encore là, Jean-Luc en a profité pour faire quelques tours de piste depuis la place droite du Cessna.
Encore un joli vol. Des journées pareilles, on en redemande !
Aurélien