Premier acte:
Nous sommes aujourd'hui dimanche, deuxième jour des vacances de février, et il fait ce matin un superbe CAVOK comme les pilotes adorent. C'est Julien qui m'a convaincu, peu de jours avant, de l'accompagner à l'Aérodej organisé par la boutique aéro sur le terrain de Villefranche Tarare . J'ai bien dit 'convaincu' car, il faut vous avouer, je ne suis pas du matin... et encore moins le week-end ! Pour cela, il a fallu que je négocie avec lui d'être au moins une fois aux commandes pendant cette sortie : requête acceptée.
8h30, je suis au terrain et il fait dans les 0°C dehors (gla gla). En attendant Juju, je commence à sortir notre Victor Fox, je fais les pleins et j'installe ma paluche sur l'avion. Pendant ce temps, Julien arrive, installe sa propre paluche, et me presse de partir car, d'après lui, il va y avoir foule à ce rendez-vous. Malheureusement pour lui, je vais alimenter son impatience car en cette froide matinée, je vais avoir du mal à démarrer l'avion ;-). Après 3 ou 4 essais, le moteur daigne enfin tourner. Nous sommes près à nous envoler vers notre petit-déjeuner (la faim ne justifie t'elle pas les moyens ?).
9h, nous décollons de Bron. Le trajet ne représente qu'un saut de puce pour un pilotaillon lyonnais : 15 minutes tout au plus. Sur le trajet, l'ambiance est comme d'habitude conviviale. Etant donnée l'heure matinale, mes neurones sont encore bien endormis et je m'embrouille pas mal dans la phraséo lors de notre intégration à Villefranche. Heureusement, personne ne nous écoute et nous constatons d'en haut que nous sommes presque les premiers à arriver, ce qui rassure mon copi du jour.
Atterrissage sans encombre, nous parkons notre VF derrière un Rallye en provenance de Bron également et non loin également du Cessna emblématique de la boutique aéro. Dehors, il caillote (du verbe cailloter, vous ne connaissez pas ?), alors nous filons nous réchauffer dans les locaux de l'aéroclub du beaujolais, partenaire du rassemblement. Nous saluons nos quelques connaissances et nous nous présentons aux autres. Déjà, les tables regorgent de viennoiseries comme je les aime tant.
Assez rapidement, le parking se couvre de toutes sortes de machines. Alors, appareils photos en main, nous courons photographier ces superbes machines. Notre entrain nous a même poussé à jeter un coup d'oeil aux hangars, et cette visite s'est révélé riche en découvertes : Beech Banonza, Mousquetaire, Cessna Push Pull, Jodel ... Que de merveilles !
A force de discuter et photographier, nous avons à peine vu l'heure tourner et il est déjà 11h30. Et c'est à ce même moment que tous les pilotes de l'Aérodej ont voulu partir. Résultat : gros bouchons sur le taxiway de Villefranche. Nous étions au moins les 10e dans une queuleuleu digne des plus grands aéroports parisiens, en train de faire nos essais moteurs (c'est Julien qui est aux commandes pour le retour). D'ailleurs, pour les avions prêts à décoller, on a recommandé aux aéronefs de remonter 3 par 3 la piste jusqu'au seuil. (fin de l'acte I).
Deuxième acte:
Nous sommes donc toujours à Villefranche, sur le taxiway, à la queuleuleu, en train de faire nos essais moteur. Et là, c'est le drame ! Le test des magnétos s'est révélé complètement catastrophique : la chute des tours moteur entre les 2 magnétos (both) et celle de gauche (left) était de l'ordre de 300tr/min, soit nettement plus que le maximum autorisé pour décoller. Ces essais étaient même accompagnés de grosses vibrations dans l'avion. D'un commun accord, il fut naturellement pris la décision de rentrer au parking et de suivre les consignes dans un cas pareil : téléphoner au mécanicien du club.
Michel, notre mécano, nous recommande alors par téléphone d'appliquer la procédure de "décrassage des bougies" à haut régime et en appauvrissant le mélange air/essence pendant plusieurs minutes. Malheureusement, rien n'y fait, et le moteur tournait toujours aussi mal. L'espoir est venu d'un mécanicien de la société de maintenance aéronautique située justement à Villefranche qui, ayant entendu notre coucou subir des tests, nous a proposé de jeter un coup d'oeil sous le capot : en démontant l'une des bougies, celui-ci a pu constater que celle-ci elle était sale et -après un test en atelier- a conclu qu'elle était HS. Il nous a alors proposé de changer les 4 bougies de la magnéto incriminée, ce qu'il fit (merci à lui !).
Pendant ce temps, un autre Julien (notre président des Jeunes Ailes) nous a rejoint à bord de son vénéré Lima Novembre : arrivé de Bron, nous devions 'normalement' voler avec lui sur notre retour à Lyon. Ce dernier nous attendait donc en l'air, au dessus de l'aérodrôme de Villefranche, dans l'espoir de nous voir décoller. Mais, voyant que nous avions quelques soucis, il s'est heureusement décidé de se poser sur notre aérodrome d'infortune. Grâce à sa présence, nous avons pu entrevoir une solution de secours pour rentrer à la maison au cas où nous ne puissions rentrer avec notre avion malade.
Finalement, la réparation a porté ses fruits puisque lors de notre 2e tentative de départ et de nouveaux essais moteurs, nous avons constaté que l'avion était de nouveau apte au vol. Nous partîmes les premiers, suivi de Julien derrière.
Troisième acte:
Au final, nous avons perdu une bonne heure, ce qui nous a permis d'utiliser le créneau de réservation de notre successeur puisque le pilote, qui devait prendre l'avion après nous et prévenu par notre mécano de notre problème, avait annulé sa réservation de l'avion. Du coup, nous avions assez de temps devant nous pour l'occuper à nous faire une ballade dans les plaines du Beaujolais enneigées, à 2 avions, avec la terrible envie de voler en patrouille, ce que nous fîmes (pour le plus grand plaisir de nos objectifs photos). Du pur bonheur....
Aurélien