Ça commence à devenir une habitude : quand approchent les vacances, nos cerveaux (celui de Julien et le mien) basculent en mode "projet de nav" et les idées fusent. Pour une fois, c'est moi qui ait voulu proposer le projet de nav : je voulais aller en Suisse. "Ok ok, alors ce serait peut-être bien d'aller à Lausanne ?" me suggère Julien, "il y a plein de jolis avions sur cette plateforme. Je peux activer mes relations là-bas". Cette idée me plaît beaucoup, d'autant qu'il faut traverser le lac Léman (ou le lac de Genève, tout est une question de point de vue.... franco-suisse).
Alors je commence à envoyer des messages sur la Pilotlist et Jérémie, un local de Lausanne, nous aide tout de suite : il nous fournit les cartes VAC, nous donne tout un tas de conseils. On lui propose alors de rascoler sur son terrain et d'aller faire un vol ensemble après.
Oui mais voilà, c'est le drame ! En consultant la carte d'atterrissage, je constate que, bien que la piste de Lausanne ait une longueur compatible avec les performances de notre avion, cette piste est en pente et là, c'est très problématique pour notre pauvre DR400-120ch. Alors certes, je suis laché sur le Cessna 180ch du club, et Julien sur le PA28 160cv, mais si l'on fait un nav ensemble, c'est avant tout pour partager le manche durant le voyage ! C'est donc raté pour Lausanne. Nous nous rabattons donc sur la ville de Sion (toujours en Suisse) qui, elle, dispose d'une trèèèèèèssss longue piste.
Samedi, premier jour des vacances de Pâques, la météo est...hum... très moyenne. Ce n'est pas grave, nous irons voir quand même voir le lac Léman, mais en restant en France car nous décidons de faire étape à Annemasse (à la frontière Suisse).
Le vol se déroule sans accro, sans aucune turbulence (rare pour un vol en montagne), atterrissage nickel face au lac. On s'arrête au parking et on sort se dégourdir les jambes. Notre regard s'arrête alors sur le Pilatus du club parachutiste, une bête qui doit avoir pas loin de 800ch dans le ventre (vous nous le prétez pour Lausanne ? Ah bon, faut une qualif et un gros chéquier ?) et avec un nez... proéminent. Quelques planeurs et ULM traînent également sur le terrain.
Nous débutons alors notre tournée des hangars et ... oh surprise, voici le superbissimalissime Lockheed Electra Junior de Monsieur Bernard Chabbert, journaliste aéronautique et fondateur de l'émission -oh combien célèbre- "Pegase TV".
Cet avion même (Le F-AZLL, "Lilly la Brumeuse" de son doux pseudo), a appartenu à l'espion anglais Sidney Cotton durant la Seconde Guerre mondiale. Il était alors immatriculé G-AGTL, servait officiellement d'avion d'affaires et disposait de caméras camouflées sous le nez. Il reste aujourd'hui 7 Electra en état de vol dans le monde. Récemment, sa peinture a été refaite, pour les besoins du film retraçant la vie de la célèbre aviatrice Amelia Earhart qui fit le tour du monde avec le même appareil et qui disparut à ses commandes en 1937 dans le Pacifique.
Dernièrement, il a avait eu un problème car l'un de ses deux trains d'atterrissage s'était couché. Aujourd'hui, les réparations sont terminées et l'avion est beau "comme un sou neuf".
Après autant d'émotion, nous sommes allés boire un coup au bar de l'aérodrome, avons payé la taxe, et sommes rentrés tranquillement à Lyon (Julien aux commandes). Passage St-Ex, comme d'habitude, sans aucun problème.
Et hop, une jolie virée de plus !
Aurélien