Tout a commencé lorsque Sandra m'a contacté il y a quelques mois après être tombée par hasard sur mon blog. Cela faisait 10 ans (tout juste) que nous nous étions perdus de vue : nos chemins s'étaient (naturellement) séparés après le bac.
Si je connais si bien Sandra, c'est qu'elle est la soeur jumelle de David, mon copain d'antan (nous avons logiquement eu tous les trois la même scolarité pendant 6 ans). David m'a alors contacté à son tour et, après de nombreux échanges de mails, nous avons décidé de nous retrouver... pour un vol.
Rendez-vous samedi, le lendemain du vol de Printemps (j'étais resté sur Lyon pour ce long week-end de 3 jours). Avec David, nous nous sommes rejoints à l'aéroclub et, bien sûr, nous étions ravis de nous revoir après si longtemps.
Au club, je lui présente notre avion (le DR400 F-GLVF). Je profite de la carte IGN affichée au club-house pour lui expliquer brièvement le principe des zones contrôlés, je lui montre les zones militaires, les aérodromes de France et de Navarre, ma nav de la veille, je lui montre également les documents météo que nous -pilotes- avons à disposition, etc... Une fois sur le tarmac, nous poussons ensemble l'avion jusqu'à la pompe pour faire de l'essance (bidon plein, coeur léger). Ensuite, je lui explique tout ce que je fais : tour de l'avion avec description brève des gouvernes et de leur rôle, installation à bord. David est assez impressionné par la taille de l'aéronef (plus gros qu'il ne l'imaginait). Et puis nous décidons de partir pour ce petit vol.
La mise en route est effectuée (au bout du 2e essai, j'espère que cela ne l'a pas perturbé !), je lui fais écouter l'ATIS et hop, les premières communications radio fusent : roulage (sur la ligne jaune !), essais moteurs (encore un truc qu'il ne soupçonnait pas), nous nous alignons et nous sommes autorisés à décoller presque immédiatement. L'avion s'élance, j'énonce les vitesses, pas d'alarme, l'avion atteint rapidement les 100 km/h et... rotation.
L'avion monte bien, alors je m'empresse de montrer à David tous ces lieux qu'il connaît déjà mais qu'il n'avait jamais vus d'en haut : l'aéroport de St-Ex et le parc de Miribel sur la droite, Lyon, la tour de la Part Dieu, la basilique de Fourvière et le parc de la tête d'or sur notre gauche. A peine 3 minutes après le décollage, nous sortons déjà de la CTR de Bron en un point que David n'imaginait même pas rejoindre si vite par les airs.
Et puis nous mettons le cap vers Macon : certes la nav n'est pas très originale, pourtant ce n'était pas celle prévue initialement. Seulement, la couleur du ciel à certains alentours n'insitait pas à aller dans la direction prévue, alors j'ai dû changer d'avis au dernier moment (pourtant, rien de spécial n'était annoncé par la météo).
Nous filons sur Macon, tout va bien. Sur le chemin, je montre à David qu'un avion, lorsqu'il perd un moteur, ne "tombe" pas (et au passage je lui explique ce qu'on appelle 'finesse' avec l'anecdote de la Caravelle et son vol de démonstration Paris -> Dijon en vol plané). Arrivés sur la capitale du Mâconnais, nous faisons le tour de la ville, passons au dessus de l'aérodrome (j'en profite pour lui expliquer à quoi correspondent les numéros de pistes) puis nous mettons le cap vers Ambérieu dans l'optique de passer entre les deux centrales nucléaires (Bugey et Creys-Malville) pour rentrer enfin sur Bron via St-Ex. Malheureusement, au fur et à mesure que nous avancions, je voyais le ciel s'assombrir de plus en plus : je décide alors de nous dérouter et rentrer sur Bron par le Nord (et non pas l'Est). En survolant les Dombes, nous sommes surpris par quelques gouttes de pluie (je te rassure David, la pluie n'a jamais empêché un avion de voler) ce qui nous a permis d'observer de jolis arc-en-ciels dans la région "aux mille étangs".
De retour au terrain, il faut croire que les lyonnais avaient dû essuyer un grain (terme météorologique) pendant notre absence puisque la piste était radicalement trempée ! Cela allait donc être mon premier atterrissage sur piste mouillée. Je prends alors le temps de réfléchir à la procédure d'atterrissage dans de telles conditions de piste : je décide (à tord ou à raison) d'arriver le plus lentement possible (pour éviter un aqua-planing) et de ne pas utiliser les freins de l'avion (de peur de bloquer les roues et de partir en glissade). Il faudra aussi qu'au moment du toucher, l'avion soit le plus dans l'axe possible (comme d'habitude me direz-vous...). Au bout du compte, j'étais tellement concentré que j'ai réussi à faire un (quasi) kiss landing (David a d'ailleurs été surpris par la délicatesse de l'atterrissage :-))) ).
Voilà un joli petit vol bien passé, nous étions tous les deux contents même si le programme a été un peu perturbé (mais c'est ça aussi l'aéronautique...). Au débriefing, David m'a avoué avoir eu quelques appréhensions au moment du décollage. J'ai lui bien sûr promis que nous revolerions ensemble.
Aurélien
P.S. : Sandra, tu as droit toi aussi à ton petit tour (si tu as envie !).