Vive les vacances ! Cela fait trois ans que je n'ai pas pris de congés et l'été 2006 va être l'occasion de partir au Canada pendant 15 jours. Mais, moi qui ai l'habitude de voler presque une fois par semaine, vais-je vraiment devoir m'abstenir pendant 2 semaines ? Cela est sans compter sur les colibris de la Pilotlist. C'est donc peu avant mon départ que je décide de jeter une bouteille à la mer - ou plutôt un message sur cette liste de diffusion - pour savoir s'il y a des colibris à Montréal. Parmi les nombreuses réponses, je reçois un message de Pascal qui me propose d'aller faire de l'hydravion. Aller au Canada pour faire l'hydravion ? le top du top ! Hélas, la base est vraiment trop loin de Montréal et je ne dispose pas de moyen de transport pour me déplacer. C'est alors que je reçois le message providentiel de Marc-Olivier Mehu, un colibri parisien qui me propose d'aller faire un petit tour d'avion autour de Montréal. Vraiment super ! Le rendez-vous est pris le 08 Août et nous décidons de nous rencontrer pour un rascol (rascol = RASsemblement de COLibris).
C-GOLI sera notre tagazou du jour
Nous nous rejoignons donc la mardi à la sortie du travail de Marc-Olivier. Les présentations sont faites et nous voilà en route pour l'aérodrome de St Hubert, une des grandes bases aéronautique de Montréal. Pendant le trajet, Montréal étant une ville très "achalandée" (comprendre bouchonnée en bon françois), nous discutons...allez, devinez...vous ne voyez pas ? Mais aéro bien sûr ! Nous nous racontons chacun nos expériences aéronautiques (celle de Marc-Olivier est nettement plus importante que la mienne, puisqu'il vole presque deux fois par semaine, alors que moi je ne suis que pilote débutant avec seulement 13h de solo au compteur...). En route, nous écoutons l'ATIS grâce à la radio portable de Marc-Olivier : ce seront aujourd'hui les pistes 06 R et 06 L en service.
St Hubert est une jolie plateforme bien équipée : papi, ILS, deux longues pistes, contrôle. Il y a pas mal d'avions de tourismes, ainsi que des hélicos : il faut dire que le survol de la ville est autorisé (il y a toutefois une altitude plancher, mais pas déraisonnable, genre 1000 ft je ne me souviens plus très bien exactement...), c'est pourquoi les professionnels du tourismes proposent ce type de ballade. Impossible de voler si bas en ville en France...Il faut dire que l'on vole en espace aérien de classe C, on nous a donc à l'oeil ;-). C'est décidé, nous ferons un tour de la ville de Montréal !
Nous arrivons au club où Marc-Olivier a l'habitude de voler : il s'agit d'Air Richelieu. En attendant qu'il aille chercher les papiers de l'avion, je prends le temps de discuter quelques instants avec les gens du club et Ô surprise, c'est un vrai nid de français ici !
Marc-Olivier me propose donc de faire un petit tour autour de Montréal, mais aussi d'aller poser nos roues à l'aéroport de Trudeau (l'aéroport international de Montréal). Un plan de vol sera donc nécessaire et c'est bien sûr Marc-Olivier qui s'en occupera (au passage, j'apprends beaucoup car c'est la première fois que je vois un plan de vol être rempli et communiqué aux services ad hoc).
Allez, il est maintenant temps d'aller retrouver notre bel avion : il s'agit de C-GOLI. Nous effectuons chacun une fois la prévol de l'avion puis nous montons à bord : quel bel avion ! Ce Cessna 172 est très bien équipé : GPS, VOR, double radio etc. ... tout le nécessaire pour de longues ballades même si toutes ces aides à la navigation ne nous serviront pas aujourd'hui.
Il y a du monde devant nous, inutile de se presser.
L'avion démarré, nous voici en route sur le taxiway pour la ... 06 R bien sûr ! (j'en vois au fond qui ne suivent pas ;-) !). Aujourd'hui, il y a vraiment beaucoup de trafic : nous sommes plusieurs à attendre au point d'arrêt, inutile donc de se presser pour dérouler la check-list moteur et gouvernes avant décollage. Marc-Olivier s'occupe donc de cette tache pendant que j'essaye de comprendre un peu tout ce qui se dit en Anglais à la radio. Au fait, parlons de la radio : ici à Montréal (comme dans toute la province de Québec ndlr.) les communications sont en Anglais et ... Français tabernacle ! Pratique donc pour un frenchie d'aller voler au Québec !
Après de loonnnngues minutes d'attente, c'est à notre tour de décoller. Enfin !!!! Marc-Olivier se dépêche donc et nous voici en un rien de temps nos roues en l'air. Il fait très beau aujourd'hui : grand ciel bleu, visi quasi infinie, vent inexistant (il me semble), le pied quoi (non non, je n'ai pas dit qu'il fallait mettre du pied, j'ai dit c'est LE pied ) ...
Décollage en 06R de St Hubert.
Notre premier cap est mis en direction de Montréal. Le premier spectacle qui s'offre à nous est la fameuse tour inclinée du stade olympique (Montréal a accueilli les jeux en 1976 mais la tour en elle-même ne fut achevée qu'en 1987) : qu'est-ce qu'elle est belle !
La tour inclinée du stade olympique.
Nous survolons le jardin botanique (très agréable pour y faire sa sieste d'ailleurs ...) qui se situe juste derrière le stade, puis arrive le Mont Royal (oui, "la montagne" qu'ils l'appellent là-bas malgré ses 300m de hauteur...). Le plateau du Mont-Royal s'offre ensuite à nous : j'essaye d'y rechercher le petit immeuble où j'habite : trop facile. Nous passons ensuite derrière le Mont-Royal, nous le contournons par l'Ouest puis nous arrivons au niveau du centre ville de Montréal avec ses grands buildings. Pour la petite histoire, les buildings n'ont pas le droit d'être plus haut que le Mont-Royal : les Montréalais sont vraiment fiers de leur "montagne". Nous en profitons pour survoler le parc d'attraction de la Ronde, au bord du St Laurent, d'où sont tirés les feux d'artifices chaque année de la compétition internationale loto-quebec (La France est arrivée 2e cette année).
Le jardin botanique, juste derrière la tour.
La "montagne" des Montréalais : le Mont-Royal
Le centre ville de Montréal, avec ses buildings, son stade Olympique et le fleuve St Laurent.
Le parc de La Ronde.
Il est maintenant temps d'aller poser nos roues sur l'aéroport International Trudeau (oui oui, un avec tout plein de gros navions qui décollent toutes les 2 minutes !!!) et nous ne nous faisons même pas jeter !!! Ahh, il en connaît des trucs Marc-Olivier ! L'arrivée sera donc rapide (exigence du trafic important oblige), avec une belle glissade en finale et nous voilà en moins de deux sur la piste 24L puis le taxiway. Nous n'avons pas le temps de nous arrêter boire un verre, c'est pourquoi nous roulons immédiatement pour le point d'arrêt de la 24L. Je prends quand même le temps de shooter les gros liners devant et derrière nous (nous faisons presque figure de petits rigolos parmi tous ces gros Airbus and co.) puis nous obtenons le clearance de décollage après bien 10 bonnes minutes depuis notre atterrissage sur la même piste.
- "C-OLI, cédez le passage à l'Airbus sur votre gauche" (avec l'accent québécois).
Redécollage de la 24L de Trudeau. Au sol, un liner de la compagnie Olympic.
Enfin, notre dernière destination sera celle de la maison, car il est temps après cette bonne heure de vol de rentrer. Nous quittons donc l'aéroport de Montréal pour rejoindre St Hubert. L'atterrissage se fera également sur la 06 R.
De retour à St Hubert.
Heureusement, ce rascol ne s'arrêtera pas en si bon chemin : nous avons achevé cette journée dans un bon restaurant de Montréal (je crois que je me rappellerai toute ma vie de cette énorme pièce de boeuf que je n'ai pas pu finir, et c'est dire car je suis pourtant connu pour avoir un bon coup de fourchette, parole de Lyonnais !) tout en parlant aéro évidemment pendant tout le repas.
Voici (en gros car je n'avais pas mon GPS avec moi) l'itinéraire de ce vol.
Je remercie Marc-Olivier pour sa sympathie et sa gentillesse de m'avoir invité à partager ce vol avec lui. J'ai passé un excellent après-midi que j'aurai du mal à oublier. Marc-Oliver, je t'attends une fois le PPL en poche, à venir passer quelques jours du côté de Lyon pour un rascol aussi merveilleux que celui que tu m'as fait vivre !
Aurélien