Comme quoi, il est des jours où jouer au morpion d'aéroclub est plutôt payant !
Notre périple en Rallye
En ce samedi après-midi du mois avril, je devais seulement amener un document à mon aéroclub. C'est pourquoi je décidai d'y aller seulement ce but en tête. Une fois cette tâche accomplie, au lieu de rentrer chez moi, je décide de m'asseoir sur un banc au bord de la piste et regarder les avions décoller, mais surtout me moquer des élèves en tour de piste (c'est mon côté sadique ;-) ). Après une bonne heure avachi sur mon banc en train de me poiler de rire à la vue des acrobaties qui se réalisent devant moi, je rencontre Alain B. que je connais bien pour l'avoir souvent croisé dans mon ex-aéroclub.
Arrivée sur Vienne
Alain est propriétaire du SOCATA Rallye F-GBSV qu'il parque dans le même hangar que nos avions-écoles. Le Rallye est un avion particulier, en ce sens qu'il est l'un des rares avions de loisir à posséder des « becs » sur le bord d'attaque des ailes, becs qui ont la exactement la même fonction que les volets : ils sont maintenus déployés par des ressorts lorsque la vitesse de l'avion est faible, diminuant ainsi la vitesse de décrochage, et se rentrent automatiquement en croisière du fait de la pression de l'air sur ceux-ci.
Nous laissons la centrale de St Alban sur notre droite
Mais en ce samedi après-midi, le Rallye est sur le tarmac, car il vient juste de rentrer de nav. Nous nous approchons donc de son avion, je lui pose quelques questions sur le tagazou et nous discutons un peu des altisurfaces qu'il pratique car Alain est aussi qualifié montagne. C'est alors qu'il me propose d'aller faire un petit tour une fois prochaine dans son bel avion. Le rendez-vous est pris le dimanche, mais la météo « tout juste limite » fait reporter le vol au samedi suivant.
En route vers les montagnes du Vercors
Le tableau de bord de F-GBSV
Le samedi suivant, nous avons donc rendez-vous une nouvelle fois sur le tarmac de l'aéroport de Lyon Bron pour une petite ballade. Alain m'explique « en gros » notre itinéraire du jour : cap vers les montagnes du Vercors et peut-être un posé sur un altiport ! Chouette !
Le terrain (restreint) de St Jean-en-Royans
Nous décollons vers 14h et nous commençons à prendre cap vers le sud en longeant le Rhône, direction Vienne. En ce samedi ensoleillé, il n'y a pas de plafond, mais la visi n'est pas à son paroxysme : on ne distingue pas parfaitement les montagnes tout au fond. Nous laissons la centrale nucléaire de St Alban sur notre droite pour continuer en direction de l'aérodrome de St Rambert où il semble, à l'écoute de 123.5, y avoir pas mal de monde.
Pont en Royans
Il est temps de quitter le fleuve pour mettre le cap vers Romans-Sur-Isère (ex-capitale de la chaussure). Il fait très chaud en ce samedi d'Avril (j'ai bien été obligé de me mettre en short malgré le vieil adage : « En avril, ne te découvre pas d'un fil ! »), temps idéal pour les vol-à-voilistes que nous ne manquons pas de rencontrer sur le terrain de St Marcellin (si si, celui des fromages ;-) ). Les montagnes du Vercors se rapprochent de plus en plus et nous sommes bien secoués du fait de rabattants car il semble souffler un peu dans la province Iséroise.
Nous jouons à gratte-montagne
En approchant de Tullins, carrefour entre la vallée de Grenoble et le couloir Rhodanien, le verdict tombe : la ville de Grenoble étant plongée dans une brume certaine, nous n'irons pas nous aventurer en pleine montagne. Ce n'est pas grave, nous allons continuer vers le nord, et aller voir ce qui se passe du côté des pleines de l'Ain. Notez qu'Alain connaît parfaitement la région : cela fait très très longtemps qu'il vole dans les alentours, ce qui lui permet presque de s'affranchir complètement de carte aéronautique !
Lac de Paladru
Nous mettons le cap vers l'altiport de Corlier que je ne connais évidemment pas. Pour cela, nous montons un peu et entrons en contact avec la TMA de Lyon. Nous passons entre les deux centrales de Bugey et Creys-Malville (autrement appelée Super Phénix) tout en surveillant les 4 ou 5 planeurs qui tournent au dessus dans cette région du Haut Bugey.
Morestel et son aérodrome (à gauche sur la photo)
Creys-Malville ou "Super Phénix"
L'arrivée sur Corlier est identique à celle de tout altiport : verticale terrain pour prendre le sens du vent (il est préférable, pour les altiports, d'avoir le vent de derrière à l'atterrissage et de face au décollage), mais aussi tâter les conditions aérologiques des environs (présence ou pas de rabattants, etc.) et la qualité du terrain. Nous nous éloignons ensuite pour ce qui ressemble à l'étape de vent traversier, puis Alain se présente en finale face à ce terrain à (plutôt) forte pente. La concentration d'Alain est à son comble : dans les altiports, le pilote n'a pas droit à de seconde chance ! Je suis très impressionné par la courte finale.
VAC de Corlier LFJD
En dernier virage pour l'altiport de Corlier
Notre atterrissage s'est très bien passé, nous avons touché à mi-longueur (donc mi-hauteur) de piste et nous atteignons sans difficulté le sommet de la bute. Nous nous parquons entre 3 jodels version ULM.
Nous sommes arrivés !
Comité d'accueil : des ULM Jodels
Notez l'hélice type "sabre" de cet avion
Arrivés à ce stade, la pause s'impose, autant pour Alain que pour moi. Nous allons au bureau des pistes (le terme buvette serait plus approprié) qui se trouve dans le cockpit d'une Caravelle ! Je vous jure ! Le temps de discuter 5 min avec les habitués du coin, je m'installe dans ce que fut jadis le plus beau bureau du monde (quoique, il le reste toujours, la vue étant vraiment superbe depuis son emplacement actuel !). Ensuite, nous sortons nous dégourdir les jambes et profiter du magnifique panorama qui nous est offert.
Le bureau des pistes : une caravelle (ceux qui ont pensé suppositoire -> dehors !)
A l'intérieur du "plus beau bureau du monde"
L'histoire de cette attraction aéronautique
Vue d'ensemble avec notre Rallye
Panorama des plaines de l'Ain
Notre brave Sierra Victor. Notez les becs dépliés.
Il est presque 17h15, it's time to go home ! Avant de partir, nous regardons un Jodel décoller pour nous rendre compte de l'aérologie locale. C'est parfait, c'est à notre tour d'y aller ! Pleins gaz et nos roues sont en l'air en un rien de temps et nous mettons le cap vers l'aéroport de St Exupery que nous coupons sans difficulté aucune, puis nous arrivons sur Bron où nous sommes autorisés pour une semi directe sur la 34.
La star du jour
Bilan de cette journée : je remercie vivement Alain pour cette ballade qui a été une grande première pour moi (atterrissage sur un altiport) et dont les images de ce magnifique vol resteront sans doute bien ancrée dans ma mémoire.
Le château des Allymes (XIVe siècle) lors du retour sur Bron
Aurélien