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  • : Imagin-air
  • : Le blog d'un passionné d'aviation : récits de sa formation et de ses vols.
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Jeunes Ailes

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30 septembre 2007 7 30 /09 /septembre /2007 11:44

Après notre joli vol raconté dans cet article, j'avais demandé à François d'écrire un tout petit mot pour mon blog afin de nous faire partager ses impressions. Or, ce n'est pas quelques lignes, mais tout un article qu'il m'a transmis. Comme il raconte beaucoup mieux que moi, je n'hésite pas à vous faire partager une nouvelle fois ce récit, mais cette fois-ci, vu par mon passager !

Voici son récit :

 

"Lundi 9 juillet au matin, la météo est encore mauvaise va-t-elle s’améliorer dans l’après midi ? Aurélien, jeune pilote, m’a proposé un petit tour en avion. Moi, je suis un passionné d’aviation, j’ai piloté dans le temps des petits monomoteurs et des planeurs, mais je ne vole plus depuis de nombreuses années. Nous avions planifié une petite nav en soirée au sud de Lyon : suivi du Rhône puis changement de cap, on tangente le Vercors et l’on revient sur Bron en passant au dessus de l’aéroport Lyon Saint Exupéry. Malheureusement, dans l’après midi, les orages se déclenchent, comme disait mon instructeur que faire lorsqu’un gros cunimb se pointe ? rentrer les avions au hangar et aller se coucher !!! La ballade est reportée au lundi suivant.
  
 
Lundi 16 juillet, notre ballade est encore à l’eau, un vent du diable souffle en rafale sur la région, vent du sud (autant dire que l’on se ferait tabasser en longeant la limite nord du Vercors !!) et en plus, le plafond est bas !!
Finalement Aurélien me donne rendez vous tôt le matin du jeudi 19.
 
J’arrive légèrement en avance par rapport à notre heure de rendez vous, Aurélien est déjà là, personne sur le parking club, la température est fraîche, nous sortons du hangar le DR400 rouge F-GLVF, les pleins de carburant et d’huile sont complétés. La prévol commence et je suis ce que fait Aurélien en essayant de ne pas trop le questionner (je n’aimais pas que quelqu’un le fasse lorsque dans le temps j’effectuais la prévol des Piper cubs, Jodels, rallyes 100 ou autres). Je constate que l’avion devra bientôt faire sa « grande visite » à des détails sans importance pour la sécurité.
 
Nous voici sanglés dans l’habitacle, l’odeur typique qui règne dans les « avions de tourisme » me surprend toujours ; il y a quelques temps, j’ai eu l’occasion de mettre le nez dans un piper cub d’un collectionneur, je me suis retrouvé en une fraction de seconde 35 ans en arrière lorsque je faisais mon instruction sur piper cub, même odeur de cuir, d’essence, d’huile et peut-être aussi un peu de sueur des élèves-pilotes lorsque sous l’effet d’un arrondi un peu trop haut les sandows qui reliaient les deux roues du train vous renvoyaient en l’air.
 
 
Retour aux temps modernes, Aurélien essaie de fixer son GPS au moyen d’une ventouse sur le plexi de la porte, finalement, je le récupère sur les genoux, de toutes façons il nous sera inutile vue la nav prévue : lyon-Bourg en Bresse-Macon–Lyon (nous voulons être au boulot pas trop tard). Aurélien fait sa check list avant démarrage, contact-frein, mise en route, autorisation de la tour, nous roulons vers le seuil de la piste 34, la visibilité extérieure est bonne, à l’intérieur ça s’arrange ! La condensation de nos respirations sur le part brise s’évacue rapidement, la température d’huile monte lentement, le temps d’atteindre le seuil de piste et elle est dans le vert. Plus de phrase mnémotechniques comme celles que j’utilisais (par exemple « Sois Courageux Mais Prudent En Vol Garde Intelligence Habileté Discipline » pour laquelle chaque initiale de mot était rattachée à une vérification à effectuer, Vol=volet… ) mais une feuille où les différents item sont indiqués et cochés.
 
Nous sommes autorisés à nous aligner et à décoller. Les vibrations cessent dès que les roues quittent le sol, nous sommes rapidement au point de sortie de zone, nous prenons le cap de Bourg en Bresse, Aurélien m’explique comment fonctionne le transpondeur qui est actif (nous sommes bien au nord de Saint Exupéry mais le trafic au dessus est important), il m’explique aussi qu’il faut essayer d’éviter de survoler les villages, bien que nous soyons à 3000 pieds, il ne faut pas gêner les habitants ! En effet, ceux-là n’ont rien demandé, ce n’est pas comme ceux qui construisent en périphérie d’un aérodrome et qui se plaignent du bruit des avions ! Aurélien me fait tâter du manche mais je sens que le palonnier n’est pas complètement libre, saine méfiance. 
 
Nous virons au niveau de Macon et faisons une verticale de son terrain, en bas, ça se réveille, on entend des conversations radio sur la fréquence club. Aurélien a bien annoncé notre passage mais personne ne lui répond.
 
De retour, nous sommes autorisés à couper l’axe de montée par la tour de lyon-Bron, prudence car il y a pas mal de trafic (hélicoptère qui nous croise plus bas, Cessna en montée qui nous croise également plus bas à notre droite), nous voici en branche vent-arrière, les premières turbulences de ce vol sont ressenties lorsque nous survolons Eurexpo, le soleil déjà actif fait chauffer les masses d’air sur les parkings et les toitures des grands bâtiments et nous sommes passés au travers des bulles d’air chaud qui s’en détachent. Etape de base, dernier virage, j’ai l’impression que notre angle de descente est trop fort, je suis en fait trompé par le fait que le seuil de piste est décalé. Bel arrondi, légèrement à gauche de l’axe, l’indicateur de décrochage bipe, encore un instrument qui n’était pas installé sur mes tagazous. 
 
Retour au parking-club, vérifications avant de couper le contact, puis le silence.
 
Une alouette (avec des plumes, des vraies, pas avec une turbine à gaz) chante.
 
Merci Aurélien
 
Ce soir, j’ai ressorti le manuel d’instruction du pilote privé."
 
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commentaires

A
;-)))))))
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P
Excuse-moi Aurélien !!!! ;-) Je pense que tu as compris quand même ;-PPaul R.
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A
Y'a t'il un Adrien dans la salle ? Non ? Ah bon... ;-)<br /> Aurélien  
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P
Très joli récit! Et émouvant en plus!Je crois que là tu as fais un heureux, Adrien!
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