Le 17 octobre dernier était un dimanche. Et qu'est-ce qu'on fait habituellement un dimanche matin ? Réponse : on fait la grasse-matinée ! Et pourtant, ce jour-là, j'étais levé de bonne heure pour aller participer à mon premier rallye aérien organisé par les Alcyons, mon club parisien.
Dans ce club, on organise tous les ans un rallye au départ de St Cyr puisque Jean-Pierre Delmas, éminent rallye-man, membre de l’équipe de France de la discipline, est aussi très accessoirement membre de mon club ! C'était donc lui le grand organisateur de cette journée d'initiation au rallye aérien.
Le but du rallye est de réussir positionner sur une carte (routière par exemple) une série de photos prises au préalable par l'organisation depuis les airs. Il s'agit donc de suivre un itinéraire qu'on nous a préparé à l'avance. Pour corser le tout (parce que ce n'est pas assez compliqué comme ça), toutes les photos remises au début du rallye ne sont pas dans le bon ordre et il y a même des photos "pièges" qui ne font pas partie du parcours ! Le relais aérien se résume donc à la fois à un exercice de précision (suivre une nav et savoir exactement où l'on se trouve sur une carte) et un travail d'observation scrupuleuse de l'environnement.
Pour faciliter le travail de nav et de repérage sur une carte, il faut décider de voler à vitesse constante (généralement la vitesse intermédiaire entre la vitesse de décrochage et la vitesse de manoeuvre de l'avion) : pour nous en Tecnam, ce sera 85kt. Il s'agit ensuite d'annoter sa carte en y reportant des repères toutes les 2 minutes de navigation par exemple.
Enfin, le travail préparatoire s'achève par un enregistrement mental des photos 'sensées' se trouver sur le parcours. Pour faciliter la chose, l'astuce consiste à donner un nom aux détails de la photo (par exemple "voie ferrée à côté terrain de Tennis"), ce qui est beaucoup plus facile à retenir qu'une photo entière.
Un rallye aérien s'effectue généralement en binôme, un qui pilote et qui regarde dehors, et un autre qui assure la nav et qui regarde dehors aussi. Nous serons donc 2 paires d'yeux à scruter le plancher des vaches : pour cette épreuve je me suis donc associé à une charmante jeune fille, Marie A. qui sera ma pilote d'un jour.
Nous partons les premiers, à bord de notre X-ray Delta. Nous décollons de St Cyr, prenons le plus rapidement notre altitude de croisière et calibrons aux petits oignons la vitesse du P2002. En même temps, nous mettons le cap sur le "Starting Point" ou "point de départ" de notre nav : c'est sur ce point que l'épreuve doit commencer, en principe. Enfin.... 'en principe' car voilà déjà un imprévu : notre point de départ est dessous la couche de nuage ! Ca va donc se compliquer pour nous et il ne va pas être pratique de déclencher notre chronomètre !! Pourtant, à bord de l'avion, cette grosse contrariété n'entâme pas notre bonne humeur, on en rigole même. Nous décidons quand même de déclancher notre chrono, quelque part au dessus des nuages, mais il est clair que l'épreuve est mal partie pour nous.
Nous nous en tiendrons toutefois à notre nav : nous volerons une petite dizaine de minutes au dessus la couche, difficile donc dans ces conditions de trouver nos photos. Tant pis, nous continuons. Voilà enfin les nuages qui se dissipent, alors on essaye de retrouver notre position sur la carte en comparant celle "où nos sommes" de celle "où nos devrions être à cet instant t" : évidemment, ça ne correspond pas... Heureusement, voilà déjà la ville de Dreux qui pointe le bout de son nez, alors nous allons pouvoir nous repositionner sur le trait de la carte.
Le reste de la nav s'est bien passée, tellement bien passée que nous n'avons pas vu le temps passer, ni même les photos ! A notre retour à St Cyr, nous n'avions repéré que 4 photos sur la quinzaine ! Jean-Pierre nous a alors attribué une note d'après le nombre de clichés trouvés, mais aussi en évaluant notre écart de route par rapport à la trace idéale (nous avions un GPS "mouchard" à bord), et en calculant notre écart temporel aux points tournants si nous avions tenu exactement la bonne vitesse tout au long du parcours.
Au final, nous n'aurons récolté qu'une poignée de points, pas assez pour se proclamer les rallymen de l'année, mais l'important était bien sûr de s'être bien amusés dans cette toute nouvelle expérience de vol !
Aurélien