La nav du jour : direction le Ch'Nord !
Les passagers que j'emmène voler sont généralement des gens de ma famille, des copains Jeunes Ailes, parfois (mais rarement) mes anciens copains d'école... Pour cette fois, j'ai voulu faire découvrir ma passion à ... deux de mes élèves ! Car, vous ne le savez peut-être pas, mais je passe le plus clair de mon temps à raconter deux ou trois choses (pas trop fausses j'espère) de Physique dans un lycée de région parisienne .
Et l'année dernière, j'ai pu à ce titre rencontrer Danish et son amie Enora, 2 brillants étudiants avec qui il a été très agréable de travailler, mais aussi et surtout parce que ce sont deux personnes que j'apprécie beaucoup. La seule chose que je peux vous dire, c'est que Danish est quelqu'un de curieux et intéressé ... alors c'est une fois l'année scolaire terminée que je lui ai proposé de nous revoir pendant les vacances pour lui prouver que "même les choses plus lourdes que l'air peuvent voler" (encore un principe Physique à deux sous).
J'avais souvent entendu parler du Touquet, mais je n'y étais jamais allé. Alors, pour combler cette lacune, c'est cette destination que j'ai proposé à mes passagers. Ils ont accepté bien volontiers de m'y amener... car oui, je voulais que ce soit Danish qui puisse piloter l'avion et participer activement au vol (c'est un garçon avide d'apprendre, je vous le dis !).
Après un premier report météo (heureusement que j'avais réservé 2 créneaux à l'avance), la décision fut prise de mettre notre plan à exécution et de nous envoler vers "Paris Plage", l'autre nom donné au Touquet.
C'était en début d'après midi, et juste après leur avoir expliqué la mécanique du vol et les quelques règles de vol auxquelles nous allions avoit affaire (la navigation, les espaces contrôlés, les phraséologie, ...), nous avons sorti le beau DR400 F-GUXH. La météo est superbe, le vent nul, la visibilité est extraordinaire : nous allons être les rois du monde en l'air.
Je fais ma prévol, puis les pleins de l'avion. Puis nous partons : je laisse Danish s'occuper du roulage. Au point d'arrêt, je fais les essais moteurs (en expliquant à chaque fois le but de telle ou telle action) et j'exécute comme à chaque fois mon briefing "décollage" puis "départ". Nous voilà déjà alignés sur la piste 11R de St Cyr et, même si je vais m'occuper du décollage, je demande quand même à mon copi de pose les mains sur les commandes et de les accompagner pendant cette phase. Puissance maximale, le DR400 160ch s'élance, la distance de roulage est assez longue (nous sommes inférieurs à la masse max, mais bien chargés, et il fait chaud). J'énonce les vitesses et à 110 km/h, je demande à mon copi de m'aider à tirer légèrement sur le manche... et le DR460 s'envole...
Le problème à St Cyr, c'est que pour aller dans le ch'Nord (là où il fait froid : l'été il fait 0°C - 1°C, mais l'hiver ça descend, ça descend, ça descend... -10°C -20°C -30°C, c'est le Norrrrrrd ), il faut immédiatement contacter le contrôle de Pontoise à peine les roues en l'air. Danish règle la fréquence, et je déroule pour la seconde fois (déjà une fois au sol au contrôleur de St Cyr) l'immat, la provenance, la destination et nos attentions. Dans l'espace de Pontoise, ça ne chaume pas : nombreux sont les trafics que nous croisons (mes passagers aux yeux de Lynx savent même très bien où chercher ed'après les infos du contrôleur). Puis ça se calme un peu. Enora nous informe que nous passons au dessus de chez elle, alors nous prenons quelques photos.
Nous passons à présent dans les zones de Beauvais, et j'incite Danish à se lancer pour la première fois à la radio. De toute façon, même s'il se trompe, je serai là pour corriger le message. Et pourtant, excepté le "en provenance de Pontoise" qui aurait dû être un "en provenance de St Cyr", je peux dire que pour un baptême de phraséo, il s'est remarquablement bien débrouillé !
Puis le reste de la nav s'est déroulée sans contrainte, dans un espace de classe G. J'ai laissé les commandes à mon copilote et je lui ai donné carte blanche pour m'emmener au Touquet (vive le GPS !). Enora, à l'arrière, veille. Sur le chemin, j'ai même voulu aller taquiner les nuages pour vérifier si, comme on nous l'apprend, ils sont faits d'eau liquide (un thème que nous développons dans l'année dans ma classe... ).
Danish aux commandes.
Très beau temps sur la France...
En route vers le nuage !
L'arrivée au Touquet fut un peu laborieuse (c'est moi qui ait été laborieux !) : j'avais vraiment du mal à trouver la piste au loin, pourtant nous avions le doigt sur la carte et le GPS sur les genoux ! En y repensant, je me demande pourquoi je n'ai pas utilisé l'ILS (une aide qui permet à l'un des instruments de l'avion d'indiquer notre position par rapport à l'axe de piste). Pas grave, nous étions les seuls dans la zone, au point d'être autorisés pour une longue finale 32 (mais toujours pas de piste en vue !). Celle-ci enfin trouvée, nous sommes autorisés à l'atterrissage et, comme à St Cyr, c'est moi qui m'en occupe mais avec l'aide de mon copi (pour qu'il se rendre compte de l'action sur les commandes).
Après une halte boisson (bienvenue) au restaurant de l'aérodrome, nous repartons dans la foulée. Je ne sais pas pourquoi, mais tout à coup la fréquence du terrain s'est remarquablement chargée (comme un samedi à Toussus... si vous connaissez) : nous n'arrivions plus à placer le moindre message au sol, et nous avons même dû poiroter 10-15 min avant de nous aligner sur la piste et décoller "pour un départ IMMEDIAT" (dixit le contrôleur à bout de souffle !). Gloups ! Pour le décollage, j'ai laissé Danish gérer les gaz (pas difficile : c'est à fond !) et je l'ai même laissé décoller (tout seul) après lui avoir annoncé les vitesses du badin.
Le parking avion, avec notre petit DR400 parmi ses cousins.
Au restaurant du Touquet : ça fait très VIP avec un panneau pareil !
Direction : la plage ! Ben oui, d'abord parce que ce sont les vacances, et surtout parce que ce sera ainsi super facile de rejoindre le Havre - prochaine étape de notre périple - pour admirer le joli pont de Normandie ! En dessous de nous défilent les plages du Touquet, puis faire complètement cliché ! Nous traversons ensuite la baie de Somme, puis le sable laisse place aux magnifiques falaises d'Etreta : splendide !
On longe la côte.
Les falaises.
A Deauville, puis au Havre, il n'y a pas grand monde dans l'espace aérien, à tel point que les contrôleurs ne s'inquiètent pas trop de ne plus capter notre transpondeur sur leur radar. Alors, lorsqu'on a demandé de pouvoir survoler le pont de Normandie, le contrôleur du Havre nous l'a accordé sans hésiter. Arrivés au pont, nous tournons autour de l'immense ouvrage d'art pour le photographier. Savez vous que les deux pylônes qui supportent le tablier font presque 220 m de hauteur ?.
Et voici le pont de Normandie !
Magnifique !
On tourne autour du pont.
Bon, c'est pas tout, mais il est temps de rentrer. Et la nav pour rentrer à Paris ressemble à la nav du fainéant (copyright Yoyo) : il suffit de suivre la Seine jusqu'à Paris ! Et encore plus simple : il suffit de se diriger vers Rouen que nous pouvons déjà apercevoir depuis le Havre, puis de se diriger vers Paris que nous pouvons voir depuis Rouen ! Trop simple la navigation en avion !
Yapluka suivre la Seine pour rentrer à la maison !
Et revoilà Paris !
Après presque 1h30 de vols au départ du Touquet, nous voici de retour à St Cyr, et pour moi avec le sentiment d'avoir fait un extraordinaire vol !.
Je vous présente Danish et Enora, mes deux invités du jour.
Merci à mes 2 accompagnateurs particuliers d'un jour, surtout à toi Danish à qui je voulais te faire découvrir ce qu'était "un avion", comment cela marchait, et te faire découvrir "vu de l'intérieur" comment tout se passait.
Vraiment merci !
Aurélien
Crédit Photo : Danish A.