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  • : Imagin-air
  • : Le blog d'un passionné d'aviation : récits de sa formation et de ses vols.
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Jeunes Ailes

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20 septembre 2009 7 20 /09 /septembre /2009 14:17
Le poste de commande du F-PNIV. A gauche, la levier des volets et la molette de trim juste au dessus.


Voici d'autres points que nous avons abordés, toujours lors de ce premier vol montagne :



  • Éviter les câbles Le câble aérien est l'ennemi du pilote de montagne. Du fait de nombreux barrages hydroélectriques et de remontées mécaniques, les câbles sont amniprésents. Il faut donc constamment être vigilent pendant le vol, ouvrir les yeux et consulter les cartes.

 

  • Voler à plat Le débutant en montagne a toujours tendance à aligner l'inclinaison de son avion avec les pentes qu'il voit devant lui ... chose qui n'a pas raté lors de mon premier vol. Un petit coup d'oeil à l'horizon artificiel permet donc de régler ses "ailes à plat".

 

  • Toujours savoir où se poser Sur un altiport ou une altisurface, on décolle avec du vent de face ou (légèrement) arrière, et on atterrit avec du vent de face ou parfois (trop fortement) arrière. Pourtant, il faut bien se poser. Alors il faut trouver un aérodrome de déroutement auquel il faut penser sans trop réfléchir : Albertville (LFKA) pour tous les altiports/altisurfaces de Tarentaise (Méribel, Courchevel, Val d'Isère, Tignes, L'arpette, Val-Thorens), ceux du val D'Arly et de la chaîne des Aravis (Megève, St Roch Mayères) jusqu'à ceux de la vallée de la Maurienne (Valloire, St Jean-d'Arves). Quant-à Grenoble St Geoirs (LFLG), il est l'aérodrome d' "alternat"  de l'Alpe-d'Huez et plus généralement de beaucoup d'altisurfaces en Isère (Oulles, La Salette, ...).  

 

  • Apprendre à passer les cols On ne passe jamais un col sans prendre quelques précautions. En effet, ce lieu de passage entre deux versants de montagne est souvent le siège d'une aérologie particulière, et donc par l'existence de vents importants et imprévisibles : l'aéronef peut alors être pris dans des rabattants qui l'entrainent vers les parois. Les points importants à vérifier au moment du passage d'un col sont au nombre de trois : 1) avoir suffisamment de vitesse 2) avoir suffisamment d'altitude et 3) être capable de faire rapidement demi-tour en cas d'aérologie défavorable ou de traffic en sens inverse. Pour ce dernier point, la solution consiste à aborder le col avec un angle de 45°.

 

  • Prendre du plaisir à regarder dehors Parce que c'est quand même l'essentiel en montagne ...

 

  • Réapprendre le tour de piste En montagne, le tour de piste n'a (presque) rien à voir avec le TDP "de plaine". Par exemple, que ce soit sur un altiport ou une altisurface, on ne commence jamais sa descente lors de l'étape de base, ni même en début de finale. La descente commence seulement lorsqu'on a intercepté le (bon) plan qui nous mènera jusqu'au (bon) point d'aboutissement.

 

C'était un vol dense mais enrichissant, n'est-ce pas ? La suite de la vidéo :



Lien pour télécharger la vidéo en meilleure définition (240 Mo)


Ma caméra paluche (non HD  !).


Pour info, je n'ai pas souvenir, pendant mon sommeil la nuit qui a suivi ce vol, d'avoir entendu des voix, me répétant sans cesse "Attention, maintiens l'altitude", "Tu as perdu 100ft", "Ne monte pas, ne monte pas !"...



Aurélien

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18 septembre 2009 5 18 /09 /septembre /2009 21:16
Il est encore tôt ce matin, l'altiport est encore dans l'ombre. La Saulire, 2738m, se dresse majestueusement et surveille la vallée.



Avec Lucas, nous avons convenu de voler tous les jours de bonne heure le matin : voler à la fraîche dans un décor de soleil rasant les sommets, c'est assurément commencer une journée du bon pied ! C'est donc tous les matins vers 8h30 que nous nous retrouvions à l'altiport pour nos vols.



Réveil matinal donc pour ce premier jour, et direction l'altiport. J'y retrouve Lucas en train de toiletter l'avion, car voler en montagne l'été, atterrir sur des altisurfaces en herbe ou en terre, c'est très salissant pour nos jolis coucous. A deux, nous aurons rapidement refait une beauté à notre destrier, le Fox - India Victor.



Après un café bien venu, direction la salle de cours, dans laquelle se trouve un tableau résumant l'intégration et le tour de piste à Méribel : trajectoires, régimes moteurs, altitudes, actions à entreprendre... cela doit faire un moment que tableau est accroché ici, car il indique les paramètres d'un Piper PA18 que l'aéroclub n'a plus depuis bien longtemps ! Pour autant, les paramètres moteurs d'un Mouss' et d'un PA18 sont les mêmes, donc tout va bien !



Le tour de piste à Méribel.



La flotte des avions de l'aéroclub de Méribel, il y a bien longtemps. Parmi eux, un PA18.



Plus le temps d'attendre, il faut maintenant aller voler ! Pas besoin d'aller avitailler, il y a suffisamment d'essence pour 2h de vol. Je me remets donc pour la 2e fois aux commandes de ce beau Jodel D140 qui me faisait tant rêver durant ma jeunesse.



Rapide tour de revue du tableau de bord et nous partons voler dans ce beau ciel bleu marine savoyard (comme dirait ma très chère maman...).



Cette séance aura été une longue séance d'exercices, éprouvante et très fatigante : il a fallu d'abord revoir les fondamentaux, puis apprendre tout ce qui changeait par rapport au vol "de plaine" (grosse somme de travail en perspective). Pendant le vol, nous aborderons les points suivants :



  • Le badin au décollage Plusieurs écoles existent : il y a les pilotes qui gardent leurs habitudes de vol en plaines, et qui annoncent les vitesses au moment du décollage. Mais à quoi cela sert-il de savoir que l'on est (ou pas) à la bonne vitesse au bout de la piste d'un altiport ou altisurface de montagne, généralement très courte et se terminant par du vide ? A pas grand chose ! Car en montagne, on n'a pas la possibilité de freiner sans risquer de finir par se planter en bout de piste ou de finir en pylone. L'attitude à adopter est donc, peu après la mise en puissance, de vérifier les tours moteurs (comme en plaine), de vérifier si le badin est actif et ... de laisser l'avion accélérer ! Le décollage interviendra au moment où l'avion le décidera (en train classique, le décollage "3 points" permet d'avoir, par construction, une assiette de montée).

 

  • Voler en palier Il est crucial de savoir voler en palier en montagne : une prise d'altitude involontaire se traduit inévitablement par une perte de vitesse au badin, ce qui peut être fatal en cas d'aérologie défavorable. "Mais c'est facile de voler en palier, on a appris ça au PPL" diront certains... Et bien en montagne, il faut tout réapprendre ! Car on peut rarement s'aider de l'horizon naturel en montagne (à cause du relief qui nous bouche la vue). Comment faire alors ? En s'aidant du variomètre bien sûr (comme en IFR), mais aussi grâce à quelques astuces toutes simples : tout d'abord, piloter à l'oreille (c'est bête, mais ça marche) : le moteur perd des tours en montée si on n'a pas touché aux gaz, et l'inverse en descente. Deuxio, on peut s'aider des étages de la végétation en montagne : il existe une limite, appelée "étage alpin" et située entre 2300m et 2500m, au delà de laquelle il n'y a plus d'arbres. Cette frontière peut donc servir d'horizon végétal naturel.

 

  • Apprendre à virer Pour se sortir d'une situation délicate due au relief (demi-tour dans une vallée étroite), il est important de maitriser les virages, et en particulier la relation vitesse/rayon de braquage. D'autre part, il faut apprendre à virer en palier pour la même raison que celle évoquée ci-dessus (et donc on utilise les mêmes artifices).

 

  • Savoir s'orienter en montagne L'une des astuces consiste à prendre le relèvement magnétique de vallée dans laquelle on se trouve, et de consulter la carte pour se retrouver. La deuxième solution est d'utiliser des repères naturels (le Mont Blanc par exemple) comme "VOR" artificiels. Enfin, s'il l'on connait par coeur le relief qui nous entoure, c'est forcément un 'plus' indéniable...



Longue séance d'exercices.



Note : Vous trouverez ci-dessous, et tout au long des prochains articles, quelques vidéos : celles-ci seront volontairement "brutes" (pas de musique, pas de montage extraordinaire) car elles n'ont pas une vocation artistique : je souhaite seulement qu'elles aient un intérêt pédagogique (pour moi en tous cas). D'autre part, je ne les mets pas sur les grands canaux de diffusion (Dailymotion, Youtube and co.) pour que sa diffusion reste limitée (elle restera ainsi "entre nous").

Prenez du plaisir !



Lien pour télécharger la vidéo en meilleure définition (258 Mo)

 

La suite du cours au prochain épisode ...



Aurélien

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30 août 2009 7 30 /08 /août /2009 19:48
Alors ? Je prends le Mouss' ou le D119 ?


Bon ben voilà, on y est. Ou plutôt : j'y suis. J'ai donc décidé cette année de commencer ma qualification au vol en montagne. Pourquoi je dis "commencer" ? Et bien parce que vous imaginez bien que la qualification montagne est une longue école d'apprentissage : peu de chance que je l'obtienne au bout de ces 15 jours de vacances. Cependant, je vais faire de cet inconvénient un avantage, car je pourrai alors étaler cet apprentissage tout au long de l'année (voire sur plusieurs années, qui sait ?) et ainsi m'essayer au vol sur skis l'hiver.



J'ai donc rendez-vous aujourd'hui, samedi 15 Août, pour rencontrer les gens au club, revoir les têtes familières (j'avais déjà fait un vol d'initiation en 2008) et rencontrer celui qui deviendra mon instructeur pendant ces deux semaines : Lucas.



Lucas n'est pas un instructeur "à l'année" à Méribel : il est au club juste pour ses vacances, et quand il n'est pas en vacances, Lucas pilote de gros navions en Italie (Lucas est Italien - prononcez "Louuuka" - vous entendrez son accent chantant dans les vidéos des prochains articles).



Pendant la conversation, Lucas me demande mes attentes. Ma réponse, mûrement réfléchie tout au long de l'année, ne se fait pas attendre : passer - à terme - la qualification montagne "roues" (mais rien ne presse), puis "skis" (mais ça, c'est une autre histoire). Ce que je ne souhaite pas pendant ces 15 jours : faire et refaire des séances de tours de piste (et heureusement, la qualification montagne ne se limite pas à savoir atterrir sur des pistes en pentes). Ce que je souhaite : tout le reste ! C'est à dire : découvrir la région d' "en haut" (je la connais déjà bien "d'en bas"), faire de jolies photos et vidéos, apprendre les techniques de vol en montagne et, ensuite seulement, apprendre à me "poser" sur les altiports et altisurfaces (ce qui me semblait à priori le plus dure techniquement, confirmé à fortiori tout au long de ces 15 jours). Message reçu 5 sur 5 par Louuuuukka.



Mon premier vol est prévu demain dimanche, la nuit va être belle !



Nombreux avions de passage en ce beau samedi 15 Août (Un Cessna Push-Pull au second plan).


Aurélien



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28 août 2009 5 28 /08 /août /2009 18:55
Votre serviteur de retour de l'Alpe d'Huez.


... et puisque vous ne pouvez venir à moi, permettez que j'aille vers vous..." (Henri Giraud) 




Il va falloir que je vous raconte ces 15 jours intenses et merveilleux de vol dans les Alpes ...


Aurélien

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28 janvier 2009 3 28 /01 /janvier /2009 20:22

J'ai la chance de pouvoir aller très régulièrement skier à Méribel, et à chaque fois que je passe devant l'altiport, je ne résiste jamais à l'envie de quitter quelques instants les pistes pour voir s'envoler les jolis avions rouges du club.


J'envie beaucoup ces pilotes de montagne, qui savent poser leur machine avec dextérité sur les pistes enneigées, ou sur des altisurfaces si hostiles pour eux comme pour leurs machines.


Et puis, quel environnement extraordinaire pour voler !  Un jour ils peuvent se faire un Mont-Blanc, un autre le Lac Fourchu, aller dire bonjour aux pilotes de St Jean-d'Arves ou de St Roch Mayères, ou tout simplement aller se faire un petit glacier de St Sorlin ou de la Barbarate ! Le rêve !


J'aimerais bien qu'un jour, ce soit moi aux commandes de ces avions !



Les aérogares de Méribel. 


Le X-ray Oscar, le Jodel D119 du club (mais pas rouge celui-ci) 


Voilà un pilote et des passagers qui rentrent de ballade...heureux. 


A peine arrivé, voilà que le Papa Kilo repart avec de nouveaux pilotes.


L'hélico pour les skieurs très très très... mais très très fortunés. C'est la première fois que je le vois stationné à Méribel 


Aurélien

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8 janvier 2008 2 08 /01 /janvier /2008 23:33

C’est un fait, je n’ai pas du tout volé au Canada (en tant que commandant de bord j’entends). Après donc 3 mois passé chez nos cousins canadiens, je suis donc revenu en France avec un grand sentiment d’amertume aéronautique (heureusement que Marc-Olivier était là pour organiser un rascol New-York !). Cependant, il faut croire qu’au Pôle Nord, le Père Noël est bien renseigné, car pour palier à cette déception, il m’a glissé sous le sapin de noël, à l’intérieur de mes (grands) souliers, un magnifique cadeau : un bon pour un vol d’initiation à la montagne !

 

Ah là là, quel merveilleux cadeau : depuis tout petit je passais mes vacances à regarder les avions décoller de l’Altiport de Méribel sans me douter qu’un jour, c’était moi qui allait m'envoler de cette belle piste, aux commandes des ces merveilleux avions rouges à skis.

 

Les fameux avions rouges de Méribel



Je prends donc rendez-vous le … 1er janvier (inutile d’attendre davantage, l’envie de voler passe tellement par-dessus tout). Pendant la nuit du 31 au 1er janvier, je n’ai évidemment rêvé qu’à cette belle journée qui allait m’attendre le lendemain, et qui promettait d’être inoubliable.

 

1er Janvier : comme à mon habitude, j’arrive à mon rendez-vous aéronautique très en avance, ce qui m’autorise de voir les avions de passage ou en instruction décoller dans le magnifique ciel bleu savoyard.

 

11h45, je décide de me présenter au club même si je ne suis attendu qu’à midi. De suite, l’atmosphère me plaît : l’ambiance est très sympathique, les pilotes de passages et les membres du bureau se racontent leurs vols et plaisantent.

 

Un avion rentre de ballade et arrive au sommet de la piste.



Après les présentations d'usage, on me désigne mon instructeur pour ce vol (Jean-Claude de son prénom), qui ne sera ni plus ni moins que le président de l’aéroclub de Méribel ! Nous faisons connaissance, et de suite le courant passe très bien. Je lui décris brièvement mon parcours de pilote et nous nous dirigeons immédiatement vers un petit tableau blanc afin qu’il puisse m’expliquer les grandes différences du vol montagne, surtout au niveau de l’atterrissage sur un altiport : tout est affaire de précision !

 

L’avion est là, et comme les pleins sont 2suffisants pour notre vol, nous embarquons rapidement, après une visite prévol approfondie, surtout au niveau des « skis » de l’avion. Car la piste de Méribel est toute recouverte de neige l’hiver : les avions sont donc équipés de skis (rétractables si besoin est) et doivent glisser pour pouvoir se déplacer.

 

Notre avion est le Jodel D140 Mousquetaire F-PNIV (un avion de construction amateur, reconnaissable à son immatriculation en F-Pxxx). A l’intérieur, je suis un peu dépaysé : pas de gyro, pas d’horizon artificiel, le trim et les volets sont actionnables de la main gauche, l’altimètre n’est pas au bon endroit, les sièges sont non réglables, pas de transpondeur… mais je m’habitue vite. Et puis surtout, c’est un avion à train classique et non tricycle comme j’en ai l’habitude. Je fais la remarque à mon instructeur :

 

« Ne t’inquiète pas, l’avion décollera tout seul. En l’air c’est comme un avion normal » me répond t’il. Ouf, je suis rassuré.

 

Nous faisons les essais moteurs au sol, très rapidement car il ne faut pas compter sur un quelconque frein pour arrêter l’avion. Le temps de jeter un dernier coup d’œil à la finale (au cas où nous n’aurions pas entendu sur la fréquence un autre avion en train de se poser) puis je mets toute la puissance immédiatement après. L’avion glisse, accélère, et nous fonçons dans la pente descendante pour nous envoler.

 

90…100…110 km/h, je tire un peu sur le manche : nous voici les 3 skis en l’air et la piste laisse place instantanément au vide de la vallée. Ouahhhhhhhhh, quelles sensations !!!!

 

Sur les instructions de mon instructeur, je prends un pente de montée jusqu’à 7000ft : l’avion monte, mais il a un peu de peine malgré ses 180CV. En fait, il m’explique que l’avion perd 10% de sa puissance par tranche de 1000m d’altitude perdue par rapport à la mer, et comme nous avons décollé depuis 2000m d’altitude, il ne reste « que » 140 CV au maximum à notre Mouss’. Arrivés à 7000ft, je mets l’avion en palier, mais le badin a du mal à dépasser les 150km/h (encore un effet lié à l’altitude, la vitesse sol est bien plus grande en réalité). Même en palier, la puissance du moteur est au maxi pour essayer de conserver les 150-160km/h.
  

En direction de la vallée de Valmorel.

 
Très vite, première leçon : nous allons passer un col. La but de l’exercice consiste d’une part à savoir si l’on va réussir à passer le col (car les effets d’optiques sont traîtres en montagne : on peut croire que l’avion va passer un sommet mais, en fait, il se trouve trop bas) et, dans l’affirmative, de quelle manière il faut le passer (on passe les cols avec un angle horizontal de 45°). En passant le col dit « du Gollet » (merci à l’auto information effectuée par mon instructeur passée sur la fréquence montagne : 130.00), nous basculons dans la vallée de Valmorel. Après un 180°, nous repassons une nouvelle fois ce col (mais en sens inverse) et nous retournons un moment dans la vallée des Bellevilles (St Martin-de-Belleville, Les Menuires, Val-thorens).
  

 
Jean-Claude veut alors m’emmener voir quelques chamois (les fameux chamois en carton pâte dont on parle tant sur la Pilotlist [private joke] ). Nous mettons le cap vers les "Dents de la Crosse" et il me demande de récupérer un instant les commandes pour que je puisse mieux les photographier. J’obtempère immédiatement, et je prends mes premières photos en vol. Une fois passé les 2 pics, Jean-Claude bascule en piqué de l’autre côté de la vallée - celui ensoleillé - et je commence à mitrailler … mais les chamois n’étaient pas là (dommage !!!).
  

La vallée des Bellevilles.

 

Les dents de la Crosse.

 

Arrivée à 45° pour passer de l'autre côté. Les chamois sont derrières !

 

Ah ben non, ils ne sont pas là :-( !
 
Maintenant, c’est vers Val-Thorens, l’une des plus hautes stations d’Europe, que nous nous dirigeons. Ce sera l’occasion de survoler l’altisurface de la station et de s’essayer à une reconnaissance de la piste. Cette épreuve sera exécutée à presque 8000ft, un record dans ma petite expérience aéronautique !
  

Val-Thorens. Juste derrière, le parc de la Vanoise.

 
Allez, il est déjà presque temps de rentrer. Mais avant cela, Jean-Claude voulait saluer un de ses amis, Jojo, patron du restaurant d’altitude « Les crêtes » au sommet de la Tougnette à Méribel. Il me reprend 2 minutes les commandes et effectue un passage bas (mais vraiment très bas...) au dessus du restaurant. Les skieurs, ainsi que ceux qui faisaient bronzette sur la terrasse du resto, ont dû vraiment apprécier…
  

Un petit peu dépaysé dans l'organisation des instruments.

 

Entre Val-Thorens et Méribel.

 
Direction l’altiport de Méribel. Nous sommes à 8000ft, le tour de piste est à 6500ft, nous descendons plein réduit pour survoler notre terrain et en faire la reconnaissance réglementaire. Pour une fois, l’aiguille du badin daigne dépasser les 160km/h. La manche à air indique qu’il n’y a pas de vent et j’effectue mon étape de vent arrière en préparant la machine. Jean-Claude m’aide un peu dans mes repères visuels et pour prendre la décision d’entamer l’étape de base. J’effectue celle-ci sans perdre d’altitude (encore une différence par rapport à un terrain de plaine) et je m’engage dans la finale. Comme la piste de Méribel est assez peu pentue, je ne suis pas trop leurré pour atteindre mon point d’aboutissement. Mon plan est bon, j’essaye de tenir les vitesses du mieux que je peux. En courte, J.-C. reprend les commandes (et je reprends mon appareil photo pour shooter). Le toucher des skis se fait à mi-piste et l’avion décélère assez rapidement. Il faudra même remettre un peu de gaz pour atteindre le sommet de la piste et le point de stationnement.
  

En finale à Méribel.

 
Voilà pour ce super vol ! A la descente de l’avion, nous avons rempli les papiers de l’avion, et j’ai pu inscrire 30min de vol sur mon carnet de vol (pourtant, il m'a semblé beaucoup plus long). Pour finir, nous avons beaucoup discuté de l’intérêt pour un citadin lyonnais de passer la qualif. montagne ou de site.
 
Vous pouvez me croire, j’ai énormément savouré ce vol : d’une part parce qu’il s’agissait ici d’une nouvelle expérience, d’autre part parce qu’il est peu probable que je refasse un vol montagne de sitôt (à cause de l’année qui s’annonce très chargée en travail, et les finances qui risquent d'avoir du mal à suivre ……). Mais en tous cas, le vol montagne - à l’aéroclub de Méribel qui plus est - donne vraiment envie un jour de persévérer dans cette branche de l’aéronautique.
 
  

Désolé, j'avais bien mon GPS avec moi, mais j'ai oublié de l'allumer !

 
 
  
Aurélien
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30 avril 2007 1 30 /04 /avril /2007 14:37
Comme quoi, il est des jours où jouer au morpion d'aéroclub est plutôt payant !

Notre périple en Rallye

 En ce samedi après-midi du mois avril, je devais seulement amener un document à mon aéroclub. C'est pourquoi je décidai d'y aller seulement ce but en tête. Une fois cette tâche accomplie, au lieu de rentrer chez moi, je décide de m'asseoir sur un banc au bord de la piste et regarder les avions décoller, mais surtout me moquer des élèves en tour de piste (c'est mon côté sadique ;-) ). Après une bonne heure avachi sur mon banc en train de me poiler de rire à la vue des acrobaties qui se réalisent devant moi, je rencontre Alain B. que je connais bien pour l'avoir souvent croisé dans mon ex-aéroclub.

Arrivée sur Vienne

Alain est propriétaire du SOCATA Rallye F-GBSV qu'il parque dans le même hangar que nos avions-écoles. Le Rallye est un avion particulier, en ce sens qu'il est l'un des rares avions de loisir à posséder des « becs » sur le bord d'attaque des ailes, becs qui ont la exactement la même fonction que les volets : ils sont maintenus déployés par des ressorts lorsque la vitesse de l'avion est faible, diminuant ainsi la vitesse de décrochage, et se rentrent automatiquement en croisière du fait de la pression de l'air sur ceux-ci.

Nous laissons la centrale de St Alban sur notre droite

Mais en ce samedi après-midi, le Rallye est sur le tarmac, car il vient juste de rentrer de nav. Nous nous approchons donc de son avion, je lui pose quelques questions sur le tagazou et nous discutons un peu des altisurfaces qu'il pratique car Alain est aussi qualifié montagne. C'est alors qu'il me propose d'aller faire un petit tour une fois prochaine dans son bel avion. Le rendez-vous est pris le dimanche, mais la météo « tout juste limite » fait reporter le vol au samedi suivant.

En route vers les montagnes du Vercors

Le tableau de bord de F-GBSV

Le samedi suivant, nous avons donc rendez-vous une nouvelle fois sur le tarmac de l'aéroport de Lyon Bron pour une petite ballade. Alain m'explique « en gros » notre itinéraire du jour : cap vers les montagnes du Vercors et peut-être un posé sur un altiport ! Chouette !

Le terrain (restreint) de St Jean-en-Royans

Nous décollons vers 14h et nous commençons à prendre cap vers le sud en longeant le Rhône, direction Vienne. En ce samedi ensoleillé, il n'y a pas de plafond, mais la visi n'est pas à son paroxysme : on ne distingue pas parfaitement les montagnes tout au fond. Nous laissons la centrale nucléaire de St Alban sur notre droite pour continuer en direction de l'aérodrome de St Rambert où il semble, à l'écoute de 123.5, y avoir pas mal de monde.

Pont en Royans

Il est temps de quitter le fleuve pour mettre le cap vers Romans-Sur-Isère (ex-capitale de la chaussure). Il fait très chaud en ce samedi d'Avril (j'ai bien été obligé de me mettre en short malgré le vieil adage : «  En avril, ne te découvre pas d'un fil ! »), temps idéal pour les vol-à-voilistes que nous ne manquons pas de rencontrer sur le terrain de St Marcellin (si si, celui des fromages ;-) ). Les montagnes du Vercors se rapprochent de plus en plus et nous sommes bien secoués du fait de rabattants car il semble souffler un peu dans la province Iséroise.

Nous jouons à gratte-montagne

En approchant de Tullins, carrefour entre la vallée de Grenoble et le couloir Rhodanien, le verdict tombe : la ville de Grenoble étant plongée dans une brume certaine, nous n'irons pas nous aventurer en pleine montagne. Ce n'est pas grave, nous allons continuer vers le nord, et aller voir ce qui se passe du côté des pleines de l'Ain. Notez qu'Alain connaît parfaitement la région : cela fait très très longtemps qu'il vole dans les alentours, ce qui lui permet presque de s'affranchir complètement de carte aéronautique !

Lac de Paladru

Nous mettons le cap vers l'altiport de Corlier que je ne connais évidemment pas. Pour cela, nous montons un peu et entrons en contact avec la TMA de Lyon. Nous passons entre les deux centrales de Bugey et Creys-Malville (autrement appelée Super Phénix) tout en surveillant les 4 ou 5 planeurs qui tournent au dessus dans cette région du Haut Bugey.

Morestel et son aérodrome (à gauche sur la photo)

Creys-Malville ou "Super Phénix"

L'arrivée sur Corlier est identique à celle de tout altiport : verticale terrain pour prendre le sens du vent (il est préférable, pour les altiports, d'avoir le vent de derrière à l'atterrissage et de face au décollage), mais aussi tâter les conditions aérologiques des environs (présence ou pas de rabattants, etc.) et la qualité du terrain. Nous nous éloignons ensuite pour ce qui ressemble à l'étape de vent traversier, puis Alain se présente en finale face à ce terrain à (plutôt) forte pente. La concentration d'Alain est à son comble : dans les altiports, le pilote n'a pas droit à de seconde chance ! Je suis très impressionné par la courte finale.

VAC de Corlier LFJD

En dernier virage pour l'altiport de Corlier

Notre atterrissage s'est très bien passé, nous avons touché à mi-longueur (donc mi-hauteur) de piste et nous atteignons sans difficulté le sommet de la bute. Nous nous parquons entre 3 jodels version ULM.

Nous sommes arrivés !

Comité d'accueil : des ULM Jodels

Notez l'hélice type "sabre" de cet avion

Arrivés à ce stade, la pause s'impose, autant pour Alain que pour moi. Nous allons au bureau des pistes (le terme buvette serait plus approprié) qui se trouve dans le cockpit d'une Caravelle ! Je vous jure ! Le temps de discuter 5 min avec les habitués du coin, je m'installe dans ce que fut jadis le plus beau bureau du monde (quoique, il le reste toujours, la vue étant vraiment superbe depuis son emplacement actuel !). Ensuite, nous sortons nous dégourdir les jambes et profiter du magnifique panorama qui nous est offert.

Le bureau des pistes : une caravelle (ceux qui ont pensé suppositoire -> dehors !)

A l'intérieur du "plus beau bureau du monde"

L'histoire de cette attraction aéronautique

Vue d'ensemble avec notre Rallye

Panorama des plaines de l'Ain

Notre brave Sierra Victor. Notez les becs dépliés.

Il est presque 17h15, it's time to go home ! Avant de partir, nous regardons un Jodel décoller pour nous rendre compte de l'aérologie locale. C'est parfait, c'est à notre tour d'y aller ! Pleins gaz et nos roues sont en l'air en un rien de temps et nous mettons le cap vers l'aéroport de St Exupery que nous coupons sans difficulté aucune, puis nous arrivons sur Bron où nous sommes autorisés pour une semi directe sur la 34.

La star du jour

Bilan de cette journée : je remercie vivement Alain pour cette ballade qui a été une grande première pour moi (atterrissage sur un altiport) et dont les images de ce magnifique vol resteront sans doute bien ancrée dans ma mémoire.

Le château des Allymes (XIVe siècle) lors du retour sur Bron

Aurélien

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