METAR LFLY 200900Z VRB02KT CAVOK 02/M06 Q1030 NOSIG (Lyon)
METAR LFLC 200900Z VRB02KT CAVOK 00/M05 Q1030 NOSIG (Clermont-Ferrand)
Pour les non initiés aux choses de l'air, ces deux messages météo signifient, en ce vendredi de février, qu'il fait une superbe météo sur Lyon et Clermont-Ferrand, et que par conséquent il s'agit d'une occasion en or de mettre les avions dehors. Le top est donc lançé par Julien, qui mourait d'envie (et moi par la même occasion) d'aller voler du côté des volcans d'Auvergne.
La nav est prévue depuis plusieurs semaines déjà : nous en avons déjà beaucoup discuté virtuellement. Elle consisterait en un Bron -> Roanne -> Vichy -> Clermont-Ferrand -> la chaîne des Puys -> atterrissage à St Flour (changement de pilote)-> Vallée de la Truyère-> Le Puy-en-Velay -> St Etienne -> Bron. Tout un programme !
Décollage de Bron vers 11h, c'est Julien qui s'y colle pour la première branche. Moi, je m'occupe de la nav avec une carte sous la main (et mon GPS que je surveille du coin de l'oeil). Notre domaine de jeu étant montagneux et donc hostile en cas de panne, nous décidons de rester le plus souvent possible en contact avec les contrôleurs (ça tombe bien, puisque la SIV est gérée par la TMA de Clermont-Ferrand).
Le vol est tranquille. Nous passons sans encombre Roanne, puis une petite couche de brouillard matinale nous prive de voir la célèbre ville thermale de St-Yorre. Nous passons ensuite Vichy (encore une ville thermale), puis nous mettons le cap directement sur la chaîne des Puys.
En arrivant travers Est de Clermont-Ferrand, nous avons sous notre aile gauche le circuit d'essai de Michelin et, sur notre droite, la ville de Volvic. Un peu plus loin se dresse le fameux et mythique Puy de Dôme, sous un duvet de neige, avec son antenne relais au sommet : inratable. Nous demandons alors au contrôle si nous pouvons en faire le tour pour quelques photos : accepté.
Cap ensuite vers le station de Super-Besse. En cette saison, les sommets sont tous enneigés et les stations du Massif Central carburent à plein régime, surtout cette année avec cet enneigement exceptionnel. D'en haut, nous apercevons bien distinctement les pistes de ski et les longues remontées mécaniques. Sur le chemin, nous croisons quelques cheminées de ces volcans d'Auvergne éteints depuis plusieurs millions d'années déjà. C'est vraiment beau, c'est une France comme je l'aime.
Parfois, Julien me demande de prendre les commandes, pour qu'il puisse photographier tranquillement. J'accepte, mais j'avoue avoir vraiment du mal à piloter depuis la place droite : d'abord parce que je ne sais pas gérer les gaz de la main gauche, ensuite parce que je n'ai pas mes instruments sous les yeux, enfin parce que je n'ai pas mes repères visuels habituels. C'est donc le moins souvent possible que je lui donne ce coup de main.
Nous filons ensuite en direction du Puy de Sancy. Curieusement, je n'ai pas vu la moindre cheminée sur ce massif, et pour preuve : c'est seulement en prenant beaucoup de hauteur avec Google Earth que l'on se rend compte que le cratère est... gigantesque !
A la radio, le contrôle nous informe d'un trafic tout près de nous : dans nos 2 heures, puis nos 11 heures, puis de nouveau dans nos 2 heures, et le pire c'est que nous ne voyons rien malgré nos deux paires de mirettes complétement dédiées à la tache ! Pour abréger ce sentiment d'insécurité, nous décidons de quitter le coin.
Il est donc temps d'aller nous poser, histoire de changer de pilote. St Flour (dans le Cantal) nous accueillera les bras ouverts : un piste d'atterrissage qu'on dirait toute neuve dans un environnement quasi désertique (ahhh la France profonde...) et pas un seul avion sur l'aéroport. L'atterrissage se fera après 3 ou 4 rebonds (désolé Juju, j't'ai balancé ;-)))).
Au sol, nous trouvons un sympathique monsieur qui nous mettra un peu de 100LL dans notre Kilo-Bravo : malheureusement, il a bien fallu 45min pour allumer la pompe, la purger, nous servir et payer. Avec tout ce temps perdu, nous accumulons du retard et il sera impossible d'arriver à l'heure à Bron. Heureusement, nous avons pu longuement discuter aéronefs avec notre pompiste et des évènements qui se déroulent régulièrement sur le terrain (courses de "Racers").
Je prends les commandes (à gauche) pour la branche retour. Dès le décollage, nous mettons le cap pour la vallée de la Truyère, dans laquelle se trouve le barrage de Grandval et le célèbre viaduc du Garabit (construit par notre brave Gustave Eiffel).
Nous passons ensuite le Puy-en-Velay, puis mettons le cap sur St Etienne. Nous serons vraiment très en retard pour rendre l'avion à temps. Arrivant sur la ville stéphanoise, Julien attire mon regard sur deux points qui se déplacent très vite : c'était une patrouille d'avions de l'armée de l'air (des ailes Delta : des mirages peut-être....) qui fonçaient droit sur nous !!! Puis, d'un coup, on les vois bifurquer, virage à 90° (ils nous avaient sûrement detectés) puis nous les vîmes replonger dans la vallée et poursuivre leur petit jeu. Comme nous étions en contact avec le contrôle de St Etienne, nous faisons part de notre mésaventure à la tour, qui n'était absolument pas au courant que de tels exercices avaient lieu dans le coin ! Ah ben c'est du joli !!!
Nous arrivons à Bron vers 15h, avec bien 30 à 40 minutes de retard. Heureusement, le pilote suivant est très compréhensif et nous l'en remercions beaucoup !
Conclusion de cette nav : j'ai pu voler près de 1h30 (un peu plus pour Julien). Nous en avons pris plein les yeux et, comme les volcans d'Auvergne qui riaient lorsqu'ils étaient enfant, nous avons bien ri aussi ;-).
Aurélien