Nous sommes toujours pendant les vacances de la Toussaint. Une semaine après mon long week-end de pilotage Julien R. m'a, à son tour, convié à un petit vol. Son but était d'aller voir les dommages causés par les inondations survenues pendant la semaine : un épisode climatique dramatique a en effet secoué la région, et ceci a eu un grand écho dans les médias. Par ce vol, Julien voulait se faire une idée de s'il allait pouvoir, ou non, aller bosser en voiture à St Etienne le lendemain. Rien de mieux donc que l'avion, pour se rendre compte.
Nous avons décollé ce dimanche après-midi, il devait être 16h, sans grande conviction d'aller très loin : on voyait bien tout au loin les énormes Cumulonimbus, biens noirs, qui allaient bientôt arriver sur Lyon. Le vol a duré, disons, 30 minutes, tout au plus : à vrai dire, nous ne sommes même pas sortis de la zone contrôlée de Bron ! Julien raconte très bien ce vol dans son blog.
Non, ce qui a fait l'originalité de ce vol, c'est le comité d'accueil qui nous attendait à l'arrivée. Nous avions à peine coupé le moteur devant les hangars que deux gendarmes de la Police de l'Air et des Frontières s'approchaient vers nous. Généralement, lorsque la PAF attend le retour d'avions, c'est que le pilote commandant de bord a commis un grave infraction au code de l'avion civile, comme avoir pénétré une zone interdite (celle de Lyon par exemple). Pour avoir été son copilote pendant ce vol, je savais que Julien n'avait rien fait de tel : nous avions en effet 2 GPS pour le confirmer. Rien de grave à craindre donc. J'ai néanmoins un peu taquiné mon Juju, histoire de rigoler :
- je crois que tu as commis une boulette : tu as pénétré le zone interdite de Feyzin.
- nan, tu rigoles ?
- si si, désolé j'ai oublié de te le dire.
- merde....
Bref, l'espace de quelques secondes, j'ai donné quelques sueurs froides à mon hôte. Finalement, il s'agissait d'un simple contrôle de routine : vérification de la licence du pilote, du certificat médicale, des papiers de l'avion (certificat de navigabilité, assurance, certificat d'immatriculation, carnet de route, licence de station radio de l'aéronef ...). Bref, tous les papiers y sont passés... et tout était en règle.
Aurélien
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Edit : on me souffle dans l'oreillette que ce n'était pas la Police de l'Air et des Frontières, mais la Gendarmerie des Transports Aériens (GTA).